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Formation professionnelle - L'ARF donne sa vision de la réforme de la formation professionnelle

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a lancé jeudi 10 juillet la réforme de la formation professionnelle. Un document d'orientation doit parvenir aux partenaires sociaux d'ici le 20 juillet. Parallèlement, le gouvernement a prévu une concertation à l'automne avec les régions. Une concertation que Jean-Paul Denanot espère la plus ouverte possible. "On est prêt à jouer le jeu, précise le président de la commission formation de l'Association des régions de France (ARF), mais si le projet est écrit à l'avance, nous ne poursuivrons pas les discussions ; aujourd'hui, on a l'impression que Laurent Wauquiez (le secrétaire d'Etat à l'Emploi, NDLR) a des tentations jacobines et cette situation ne nous satisfait pas." Dans sa déclaration, lors de la conférence quadripartite, Jean-Paul Denanot a insisté sur la nécessité de clarifier les compétences de chacun en matière de formation. Pour l'ARF, la réforme devrait s'accompagner d'un transfert des compétences "résiduelles" exercées par l'Etat et des moyens qu'il y consacre (lutte contre l'illettrisme, formation des détenus, etc.), du renforcement des missions des régions en matière de développement de la validation des acquis de l'expérience, et de l'attribution aux régions de prérogatives réelles en matière de coordination des réseaux d'accueil-information-orientation. L'association considère aussi qu'il est nécessaire de réformer les financements en direction des collectivités "pour confirmer des principes à la fois comptables et fondateurs de la décentralisation : non-affectation des recettes aux dépenses, libre administration des collectivités, dotations équivalentes aux compétences transférées, etc.". Un ensemble de processus qui n'est pas proposé comme "une quelconque défense institutionnelle du rôle des régions mais dans l'objectif d'un meilleur service rendu aux citoyens", précise encore l'ARF. Autre point important pour l'association : attribuer le rôle de pilote de la formation professionnelle aux régions.

 

Conférence des décideurs-financeurs

"Tout le monde, que ce soit la mission d'information du Sénat, le conseil d'orientation pour l'emploi et les autres études sur le sujet, considère que les régions doivent être reconnues comme pilote de la formation, assure Jean-Paul Denanot, ce n'est pas à l'Etat, qui en plus ne verse pas un centime dans ce domaine, de diriger la formation !" L'ARF demande également que les régions soient directement associées aux politiques de l'emploi, et en particulier à la nouvelle institution issue de la fusion ANPE/Assédic, au niveau de son conseil d'administration et dans les instances régionales.
Concernant les moyens à mettre en œuvre pour réformer la formation, l'ARF se prononce pour une conférence des décideurs-financeurs plutôt que pour des fonds mutualisés "qui n'apporteraient aucune plus-value en termes de réactivité, et poseraient des difficultés de gestion". L'association préconise d'étendre les plans régionaux de développement des formations (PRDF) en les rendant prescriptifs. Elle valide l'idée d'utiliser les comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle (CCREFP) comme lieu de concertation, mais demande à les piloter. Jean-Paul Denanot a également profité de l'occasion pour reposer la question de l'avenir de l'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). "Nous considérons que le Code des marchés publics ne peut être l'outil unique adapté pour structurer une politique publique de formation inscrite dans la durée et répondant à des problématiques particulières comme celles de l'Afpa", a-t-il souligné. L'ARF et les ministres concernés doivent se retrouver le 16 juillet pour poursuivre les discussions sur la répartition des rôles de chacun en matière de formation.

 

Emilie Zapalski