Lancement le 8 avril d’un "Beauvau de la sécurité civile"
Dans un message adressé le 3 mars, sur le réseau X, à "toute la communauté de la sécurité civile", le ministre de l’Intérieur a annoncé le lancement d’un Beauvau de la sécurité civile, dernier en date (voir notre article du 15 février). Son coup d’envoi sera donné le 8 avril prochain, au ministère de l’Intérieur, en présence notamment "des financeurs", mais la réflexion durera "plusieurs mois", "partout en France", "avec les départements et communes qui voudront s’y associer".
Gérald Darmanin précise que cet événement a pour objectif de "réfléchir aux évolutions de financement et au renforcement des moyens" de la sécurité civile, à son adaptation au réchauffement climatique, "aux métiers, à la vocation des agents de la sécurité civile", "au travail que l’on doit faire quand on est sapeur-pompier, à l’engagement que l’on doit avoir, à l’encouragement de l’État et des collectivités locales". "Les sapeurs-pompiers et la sécurité civile font un travail admirable, mais avec une grosse tension. Tension avec le réchauffement climatique, tension avec le monde sanitaire [singulièrement lors du Covid, voir notre article du 27 juillet 2020], tension des urgences de manière générale [voir notre article du 17 janvier], tensions qui tiennent à leur métier de sapeurs-pompiers professionnels et au volontariat, modèle magnifique que la France va préserver dans les années et les décennies à venir, et va même, espérons-le, l’exporter comme le souhaite le président de la République", explique-t-il. Un modèle surtout menacé pour l’heure (voir notre article du 19 février).
La tenue de ce Beauvau a depuis été confirmée par le ministre aux organisations syndicales représentatives des sapeurs-pompiers, lors d’un déjeuner de travail qui a eu lieu ce 5 mars. "Des premiers retours [sont attendus] pour septembre. Avec les JOP2024 et les congés entre-temps, on a peine à croire à un résultat sérieux", dénonce d’emblée le syndicat SUD.
Un déjeuner qui sera en outre resté sur l’estomac du syndicat après l’annonce par le ministre du fait que "les compensations financières pour l’engagement personnel, sur temps de repos, des sapeurs-pompiers dans le cadre des JO, réclamées à la hauteur de celles annoncées pour les policiers, seront financées pour moitié par l’État". "Sauf que, observe SUD, les départements, qui payent les pompiers, sont renvoyés par le ministre lui-même devant leurs responsabilités et leurs devoirs d’employeurs." Or "ils n’ont pas prévu, pour le moment, de verser la moindre prime. La moitié de rien, c’est rien". Des ingrédients qui ne sont pas sans rappeler la controverse pas si ancienne autour de la revalorisation de la prime de feu (voir notre article du 30 janvier 2020). Sollicité par Localtis, Départements de France indique ne pas avoir de commentaire à faire pour l’instant à ce sujet.