L'Anah a rénové 750.000 logements en 2021 et repart avec un budget de 3,2 milliards en 2022
L'Agence nationale de l'habitat a présenté les résultats de son activité en 2021, surtout marquée par la montée en charge de Ma PrimeRénov'... mais aussi par le dynamisme de ses autres interventions. A poursuivre en 2022.
Le 26 janvier, à l'occasion de sa cérémonie de vœux en présence d'Emmanuelle Wargon, l'Anah (Agence nationale de l'habitat) a présenté les résultats de son activité en 2021 et les perspectives pour 2022. L'Agence a connu en effet l'an dernier un exercice exceptionnel, sous l'effet de la montée en charge exponentielle de MaPrimeRenov'. L'année 2022 devrait être une période de relative stabilisation, même si elle est marquée par la mise en place de l'écosystème France Rénov' (voir notre article du 6 janvier 2022) et par le lancement de Loc'Avantages (voir notre article du 24 janvier 2022).
MaPrimeRénov', "une aide universelle"
Du côté du bilan 2021, l'Anah affiche un total de 751.646 logements rénovés, grâce à une enveloppe de 3,11 milliards d'euros, largement soutenue par le plan France Relance. Dans son communiqué, l'Anah explique que "l'amélioration de l'habitat privé atteint des niveaux exceptionnels, grâce à une forte dynamique sur l'ensemble des programmes d'intervention de l'Agence. Avec l'effet de levier, ces aides ont permis de financer plus de 8 milliards de travaux et de créer ou préserver près de 90.000 emplois. Le principal moteur de ces résultats est bien sûr MaPrimeRénov', "devenue une aide universelle, qui rencontre un succès indéniable auprès des Français". Ainsi, 764.732 dossiers ont été déposés l'an dernier, 644.073 primes ont été accordées - pour un total de 2,06 milliards - et 372.828 primes effectivement payées à l'issue du chantier. Le nombre de prime accordées en 2021 est 4,5 fois supérieur au chiffre de 2020... En termes de ciblage, l'Anah précise que près des deux tiers (63%) des aides ont bénéficié à des ménages aux revenus modestes ou très modestes. Les rénovations financées sont allées en majorité à des travaux de changement du système de chauffage (68%), suivis de l'isolation (26%) et de la ventilation (3%). En revanche, l'Agence n'indique pas le nombre de rénovations globales, qui restent un angle mort du dispositif.
Malgré son poids croissant, MaPrimeRénov' n'épuise pas les interventions de l'Anah. Celles-ci incluent aussi Habiter Mieux et MaPrimeRénov' copropriétés - 57.117 logements - qui permettent de financer des rénovations énergétiques globales, le plan Initiative copropriétés - 21.836 logements -, le programme Action cœur de ville - 52.504 -, le programme Petites villes de demain - 15.780 - et le traitement de l'habitat indigne et très dégradé - 15.272 -. On peut y ajouter le financement de 36 opérations de résorption de l'habitat insalubre (RHI), ainsi que 8.371 logements conventionnés "afin de mobiliser utilement le parc privé à des fins sociales dans la cadre du programme Logement d'abord".
2022, la vitesse de croisière ?
Après deux années de forte accélération, 2022 devrait plutôt marquer le passage à une vitesse de croisière, malgré de nouveaux chantiers comme le déploiement de France Rénov' – le service public de la rénovation énergétique – et celui de Loc'Avantages, qui va remplacer le dispositif Louer abordable. L'année verra également la montée en charge de MaPrimeRénov' Sérénité, qui remplace le programme Habiter mieux de l'Anah.
En termes financiers, l'Agence disposera cette année d'un budget de 3,2 milliards d'euros, proche de son budget final de 2021. Celui-ci devrait permettre la rénovation de 800.000 logements, un chiffre également assez proche (+6,4%) du réalisé 2021. Sur ce total, MaPrimeRénov' devrait permettre la rénovation de 685.000 logements. Il règne d'ailleurs sur ce point une certaine confusion dans les objectifs 2022 de MaPrimeRénov'. Lors de son déplacement, il y a quelques jours, pour inaugurer un espace France Rénov' à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en compagnie de Thierry Repentin, le président de l'Anah, Emmanuelle Wargon a en effet annoncé un nouvel objectif d'un million de dossiers déposés en 2022, au lieu des 800.000 initialement envisagés, soit +25% (voir notre article du 14 janvier 2022). Un objectif a priori difficile à atteindre avec une enveloppe quasi inchangée, sauf à allonger les délais entre le dépôt du dossier et le versement de la prime.