L'Anah met en garde contre les fraudes à la rénovation et en appelle aux collectivités
Le succès exponentiel de MaPrimeRénov' inspire les escrocs de tout poil, au point de pousser l'Anah (Agence nationale de l'habitat), qui gère le dispositif, à réagir. Il est vrai que le secteur de la rénovation énergétique est familier des arnaques ou, à tout le moins, des pratiques commerciales douteuses. Une situation qui a déjà conduit le gouvernement à interdire le démarchage téléphonique en ce domaine (voir notre article du 28 janvier 2020) et à essayer de mettre un terme aux annonces sur l'isolation ou la chaudière à 1 euro.
Dans le cas de MaPrimeRénov', l'Anah dit constater "de nombreuses pratiques frauduleuses par des entreprises indélicates", qui concernent surtout "l'usurpation d'identité des ménages, la surfacturation ou encore des défauts dans la réalisation des travaux". Ceci vaut d'ailleurs à l'Anah de participer activement aux travaux du groupe interministériel de lutte contre la fraude, avec la DGCCRF (consommation et répression des fraudes) et la DGFiP (finances publiques). Sur son site, l'Agence formule aussi un certain nombre de conseils et de précautions à prendre par les particuliers qui envisagent de se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. Elle insiste en particulier "sur la vigilance à maintenir à chaque étape du projet". En pratique, il s'agit, dans la phase de préparation, "de prendre du temps et d'être vigilants face à des devis trop alléchants ou des pratiques commerciales agressives". Il convient également de se monter prudent durant la réalisation du chantier, "où des difficultés sont souvent rencontrées lors des démarches (usurpation d'identité) ou lors des travaux (défaut, abandon...)". Enfin, la vigilance s'impose aussi à la réception des travaux, "dont la conformité est à vérifier pour éviter tout litige". L'Anah alerte par ailleurs sur le démarchage abusif – qui persiste malgré son interdiction législative – et rappelle qu'aucune entreprise ne peut se revendiquer de l'Anah ou d'un autre organisme public. L'Agence insiste sur le fait que "pour éviter toute confusion, les seuls interlocuteurs officiels, susceptibles d'accompagner les particuliers en toute confiance sont : le réseau France Rénov', les maisons France Services, les centres communaux d'action sociale (CCAS) des communes ou encore un médiateur de la consommation".
Pour toucher, le plus en amont possible, un public plus large que les seuls visiteurs de son site, l'Anah en appelle également aux collectivités. Elle lance donc "un kit de communication à destination des collectivités et de son réseau de partenaires". Ce kit – qui n'est pas encore en ligne sur son site – comprend un flyer pour les personnes souhaitant réaliser des travaux de rénovation. Il propose aussi des conseils et de bonnes pratiques pour aborder sereinement un projet de travaux. Autant d'informations utiles qui peuvent être répercutées via les sites et les magazines de collectivités.