Labellisation des Serm : les régions attendent des engagements financiers de la part de l’État

Après l'annonce par le ministère de la Transition écologique de la labellisation de 15 projets de services express régionaux métropolitains (Serm), les régions disent attendre de l'État des pistes pour leur financement.

"Deux réalités qui ne parviennent résolument pas à se rencontrer : côté procédure, le ministre des Transports labellise des projets de services express régionaux métropolitains (Serm), déposés par les collectivités territoriales pour prendre date et confirmer leur intention d’accroître l’offre de mobilités ; côté financement, les régions ne disposent d’aucune visibilité de la part de l’État, faute d’être parvenues à obtenir du gouvernement une suite à la demande, pourtant formulée depuis près de 2 ans, d’une conférence sur le financement des mobilités", a réagi Régions de France ce 28 juin, après l'annonce par le ministère de la Transition écologique de 15 projets de Serm (lire notre article) .

"Le ministère des Transports a bien mis sur pied une procédure de dépôt de dossier de candidature, une instruction accélérée de celles-ci et un formalisme de validation", poursuit le communiqué de l'association. "Mais les Serm sont avant tout des projets d’essence locale, déjà initiés au sein de nombreuses régions, et menés sur le temps long par les collectivités territoriales, insiste-t-il. En somme, des projets territoriaux, conduits de façon partenariale autour des compétences ferroviaires des régions."

Autorisations d'engagement des CPER : des montants jugés "très insuffisants"

"Les régions, ainsi que l’ensemble des collectivités territoriales également AOM, attendent toujours de la part du gouvernement des garanties pour un financement durable et stable et, concernant les infrastructures ferroviaires, des 'modalités spécifiques' de tarification des péages, comme prévu par la loi", ajoute Régions de France. Et de rappeler que près de 1,8 milliard d'euros d’autorisations d’engagement, à parité entre l’État et les régions, sont identifiées au sein des contrats de plan État-régions (CPER) 2023-2027, pour contribuer au développement de ces projets. Mais pour les régions, ces montants, qui ne couvrent qu’une partie des crédits d’étude, restent "très insuffisants en regard de la réalité des coûts de ces projets". Selon elles, sans financement supplémentaire, ni réforme de la tarification des péages ferroviaires, elles ne pourront assumer l’enjeu d’"un New Deal ferroviaire" en augmentant massivement le niveau d’offre et l’avenir de ces projets devrait être "questionné". 

Il en irait de même concernant le développement de lignes de cars express, poursuivent les régions. "Ces lignes, incluses dans de nombreux projets de Serm, nécessiteront également de forts investissements sur les infrastructures routières et elles généreront d’importantes dépenses de fonctionnement, qui devront être partagées par l’ensemble des autorités organisatrices des mobilités et gestionnaires de voiries", préviennent-elles.