Solidarité - La ville de Paris se dote d'une "réserve solidaire" composée d'agents retraités bénévoles
La ville de Paris a présenté, le 28 janvier, une initiative originale qui pourrait aussi intéresser de nombreuses autres communes. La capitale s'est en effet dotée d'une "réserve solidaire". En pratique, il s'agit de regrouper un certain nombre d'agents retraités, qui pourraient être mobilisés par la ville en cas de crise majeure. Intervenant en qualité de bénévoles, ces retraités - tous domiciliés à Paris ou en petite couronne - pourraient ainsi être sollicités en cas de tempête, de canicule, de vague de froid, voire d'attentats. Leurs interventions - en complément de celles des services de la ville et des associations spécialisées - pourraient porter notamment sur l'accueil-orientation, le soutien psychologique, la prévention, la manutention, les transports... La réserve solidaire de Paris compte déjà 66 personnes (44% d'hommes et 56% de femmes) et l'objectif est d'arriver à un total d'une centaine de personnes.
Si l'initiative de la ville est originale, elle n'est cependant pas sans modèle. Elle rappelle en effet fortement - à une échelle beaucoup plus réduite - l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), créé par la loi du 5 mars 2007 relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur. Celui-ci - dédié uniquement aux crises sanitaires - repose également sur la mobilisation d'une réserve sanitaire, composée de professionnels de santé et ingénieurs sanitaires en activité ou jeunes retraités (moins de trois ans depuis la cessation d'activité). L'Eprus, qui assure également le stockage de médicaments et de matériel sanitaire, compte actuellement 500 réservistes d'intervention (immédiatement mobilisables) et 2.000 réservistes de renfort. Il dispose d'un budget de 290 millions d'euros pour l'année 2009.
La création de la réserve solidaire de Paris s'inscrit dans le cadre de la politique de la ville en faveur du bénévolat. Celle-ci s'est traduite récemment par la création, au sein de l'équipe municipale, d'une délégation à l'engagement solidaire (confiée à Gisèle Stievenard, adjointe chargée de la politique de la ville) et par la mise en place d'un "passeport bénévole" avec l'association France Bénévolat, soutenue par la Caisse des Dépôts. La ville de Paris prévoit aussi d'installer, au premier trimestre 2009, un conseil consultatif de l'engagement solidaire. Réuni trois fois par an, celui-ci regroupera à la fois des experts et des praticiens issus du monde associatif. Il pourra, si nécessaire, associer à ses travaux des personnalités ou des intervenants extérieurs spécialistes des questions abordées.
Jean-Noël Escudié / PCA