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Social - La relance passe aussi par les établissements médico-sociaux

Brice Hortefeux (ministre du Travail et de la Solidarité), Valérie Létard (secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité) et Patrick Devedjian (ministre chargé de la mise en oeuvre du plan de relance) ont présenté le 2 avril, à l'occasion d'un déplacement dans les Yvelines, le volet social du plan de relance. Celui-ci consiste en une enveloppe de 70 millions d'euros, qui doit permettre de financer dès cette année des travaux de création, d'extension ou de rénovation dans 67 établissements médico-sociaux (48 structures pour personnes âgées et 19 pour personnes handicapées). L'ensemble de ces opérations doit déboucher sur la création de 2.032 places supplémentaires d'accueil (1.637 pour les personnes âgées et 395 pour les personnes handicapées) et la rénovation de 224 autres places. Ces opérations doivent également se traduire par la création d'environ 1.315 emplois pérennes pour le fonctionnement des places supplémentaires ainsi créées (930 dans les établissements pour personnes âgées et 385 dans les établissements pour personnes handicapées). Grâce à l'effet de levier, ce financement exceptionnel de l'Etat permet de débloquer des opérations représentant un investissement total de 467 millions d'euros, qui doit permettre de créer ou de maintenir plus de 5.000 emplois dans le secteur du bâtiment. Parmi les 300 dossiers reçus, le choix s'est porté sur les plus avancés, susceptibles de bénéficier d'une mise en oeuvre rapide. Les travaux devraient ainsi débuter dès le mois de juin pour la plupart des dossiers sélectionnés. Le volet social du plan de relance prend également bien soin de répartir les opérations sur l'ensemble du territoire, même si certaines régions sont mieux dotées que d'autres (six opérations financées en Lorraine et cinq dans le Nord-Pas-de-Calais contre une seule en Bretagne ou en Midi-Pyrénées, et aucune en Champagne-Ardenne, par exemple).
Avec 70 millions d'euros, cette enveloppe du plan de relance consacrée au volet social peut sembler relativement modeste au regard d'autres composantes du plan. A titre d'exemple, le secteur du patrimoine bénéficie ainsi d'une enveloppe de 100 millions d'euros. Mais il est vrai que le secteur social et médico-social bénéficie déjà de financements importants et connaît, depuis plusieurs années, une progression de ses investissements, grâce aux financements de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales. L'enveloppe de 70 millions s'ajoutera ainsi notamment aux crédits d'investissement déjà prévus dans le plan d'aide à l'investissement de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) pour 2009, soit 260 millions d'euros.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Budget de la CNSA : le "vif mécontentement" de l'ADF

Au lendemain du conseil d'administration de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (voir notre article ci-contre), l'Assemblée des départements de France (ADF) réagit avec vigueur. Dans un communiqué, Claudy Lebreton, son président, exprime ainsi le "vif mécontentement des présidents de conseils généraux sur le financement des politiques pour les personnes âgées et les personnes handicapées". Il approuve également la position des deux représentants de l'ADF au conseil d'administration de la CNSA qui ont refusé de voter le projet de budget modificatif de la Caisse, présenté le 31 mars. L'origine de ce mécontentement réside dans la réduction des financements apportés par la CNSA aux départements, du fait de l'amoindrissement de ses recettes (amputation de 70 millions d'euros pour l'allocation personnalisée d'autonomie et de 47 millions d'euros pour la prestation de compensation du handicap). Face au rejet par les représentants de l'Etat de la proposition alternative présentée au conseil d'administration de la CNSA par les représentants des élus et des associations, l'ADF dénonce une "fin de non-recevoir brutale, qui prétend faire supporter aux seules collectivités territoriales le financement des politiques de solidarité, [et qui constitue] une réponse irresponsable et inacceptable".