Transports - La région parisienne, championne d'Europe des embouteillages
Paris est la métropole la plus embouteillée d'Europe, selon une étude que vient de publier Inrix, société d'infotrafic américaine utilisant les données de l'office européen des statistiques Eurostat. L'organisme a comparé le temps passé dans leur véhicule en 2009 par les conducteurs de six pays d'Europe (France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas). Londres arrive derrière Paris dans ce classement. Le bassin de la Ruhr, la plus grande zone urbaine d'Allemagne, se situe en troisième position.
L'étude souligne que la région et la plage horaire les plus difficiles pour emprunter les routes sont l'Ile-de-France le mardi entre 8h00 et 9h00 : sur cette tranche horaire, les conducteurs mettent en moyenne 52% de temps supplémentaire à atteindre leur destination par rapport à un trafic fluide, et perdent ainsi 70 heures par an. Par comparaison, dans une ville comme Lyon, deuxième ville la plus engorgée de France, les automobilistes perdent sur le même créneau horaire 34 heures par an. Parmi les principaux points noirs à Paris, l'étude désigne le boulevard périphérique à la Porte d'Italie, en direction de la Porte d'Orléans, ou encore l'A86 en direction de Champigny-sur-Marne.
Révélée en juillet dernier, une autre étude menée par IBM auprès de 8.192 automobilistes de vingt villes du monde montrait également que Paris détenait le record d'Europe de la plus longue durée d'embouteillage. Contactée par l'AFP, la mairie de Paris a souligné que "les dix zones les plus difficiles recensées en Ile-de-France ainsi que la carte de congestion produite par les auteurs de cette étude (Inrix) montrent très clairement que les points noirs de congestion ne sont pas à l'intérieur de la capitale mais sur les voies rapides franciliennes et sur le boulevard périphérique". "C'est tout à fait conforme au diagnostic porté depuis longtemps par la ville de Paris : l'agglomération parisienne manque cruellement de transports collectifs, notamment de rocade […]", ajoute la municipalité, rappelant que "depuis 2001, le trafic automobile dans Paris a baissé de 24%". Dans un communiqué, Denis Baupin, adjoint Vert à l'environnement a souligné "l'urgence à agir à la fois pour améliorer la qualité de l'air et pour désengorger les voies rapides d'Ile-de-France, les otages de l'automobile étant doublement victimes puisque étant les plus victimes de la pollution".
Même si l'étude d'Inrix montre que huit des dix pires points noirs en Europe se situent en Ile-de-France, elle souligne aussi que la France reste le pays où l'on circule le mieux à l'échelle du territoire. Un Français mettra ainsi 14% de temps supplémentaire en moyenne pour un trajet routier pendant les heures de pointe en semaine par rapport au même trajet dans des conditions de circulation fluide. Un chiffre inférieur à ceux enregistrés au Royaume-Uni, en Allemagne ou au Benelux.
Anne Lenormand avec AFP