Social / Emploi - La prime d'activité sera bien revalorisée, mais plus tard
"Nous ferons en sorte que toute reprise d'emploi se traduise par un supplément de revenu conséquent, en augmentant la prime d'activité" : tel était l'engagement figurant dans le programme d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle. L'augmentation annoncée était de 80 euros par mois pour un salarié au Smic - soit une augmentation de 50% sur la durée du quinquennat (son montant moyen étant de 161,50 euros pour un salarié au Smic) - et devait concerner 2,4 millions de foyers, dont 400.000 jeunes et 500.000 familles monoparentales. Mise en place au 1er janvier 2016, versée par les CAF et financée par l'Etat, la prime d'activité a connu une rapide montée en charge (voir nos articles ci-dessous).
Une revalorisation générale de 20 euros par mois en octobre 2018
Après une période de flottement, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, annonçait dans sa feuille de route, au début du mois de juillet, "un revenu décent assuré pour tous avec des minima sociaux plus simples" et "une augmentation ciblée du montant de la prime d'activité dès 2018".
Avec l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des foyers et les baisses de cotisations salariales pour les salariés du secteur privé, cette mesure devrait constituer "le 13e mois" promis par le gouvernement (du moins pour ceux qui bénéficieront simultanément de ces trois mesures). Restait à connaître les modalités de la revalorisation de prime d'activité. Après arbitrages, celle-ci devrait finalement être augmentée de 20 euros mensuels dans un an, en octobre 2018, pour l'ensemble de ses bénéficiaires (entre 0,5 et 1,3 Smic). A partir de 2019, une seconde étape de la revalorisation sera engagée, "pour atteindre progressivement 80 euros de gain de pouvoir d'achat mensuel pour un salarié au Smic", ce qui correspond à l'engagement du chef de l'Etat.
Le ciblage attendra 2019
C'est dans cette seconde étape que devrait l'intervenir la revalorisation ciblée annoncée par la ministre des Solidarités. Les modalités de ce ciblage restent toutefois entièrement à définir, l'objectif étant cependant de centrer la revalorisation sur les ménages à l'approche du Smic, plutôt que sur ceux qui dépassent ce niveau.
Selon le dernier numéro (juin 2017) de la lettre "Prime d'activité conjoncture", publiée par la Cnaf, 2,5 millions de foyers percevaient la prime d'activité au 31 mars 2017 (en métropole et dans les DOM), pour un montant moyen de 156 euros par mois. En tenant compte de la composition du foyer, la prime d'activité couvre au total 4,96 millions de personnes : 2,5 millions d'adultes responsables du dossier, leurs conjoints éventuels (0,64 million de personnes) et leurs enfants ou autres personnes à charge (1,9 million). Entre mars 2016 et mars 2017, le nombre de bénéficiaires de la prime d'activité est passé de 2,0 à 2,5 millions, soit une augmentation de 25%.