Personnes âgées - La perte d'autonomie a reculé entre 2007 et 2014
Après la récente annonce d'une baisse des effectifs des allocataires du RSA à hauteur de 80.000 personnes en 2016 (voir notre article ci-dessous du 11 avril 2017), les départements peuvent se réjouir d'une autre bonne nouvelle - même si les effets en seront plus diffus - sur le front de la dépendance. La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie en effet, dans ses "Cahiers de la Drees", les résultats d'une étude intitulée "Incapacité et perte d'autonomie des personnes âgées en France : une évolution favorable entre 2007 et 2014".
Une baisse des incapacités dans toutes les tranches d'âge
L'étude exploite les premiers résultats de l'enquête "Vie quotidienne et santé" (VQS), menée en 2014 par la Drees et l'Insee avec le soutien de la CNSA, auprès d'un échantillon de 170.000 personnes de 60 ans et plus vivant au domicile (dont 36% de 75 ans et plus). Parmi les nombreux enseignements, on retiendra notamment qu'"entre 2007 et 2014, le nombre de personnes ayant des incapacités ou dépendantes a diminué pour la plupart des définitions retenues", malgré la poursuite du mouvement de vieillissement de la population.
De plus, ces évolutions à la baisse de la prévalence des incapacités à domicile "ne sont pas expliquées par un accroissement du nombre de personnes en institution". En effet, le taux de personnes en institution par tranche d'âge a diminué entre 2007 et 2013 pour toutes les tranches d'âge, exceptée celle des 95 ans ou plus.
Les risques de devenir dépendant ont ainsi diminué ou sont restées stables entre 2007 et 2014 pour tous les indicateurs, que ce soit chez les plus jeunes (60-74 ans), femmes ou hommes, ou chez les plus âgées (75 ans ou plus), femmes ou hommes. La baisse la plus prononcée s'observe dans la tranche d'âge des 65-74 ans. Au final, le seul indicateur qui semble augmenter est celui des maladies chroniques pour les hommes de 60-74 ans, mais l'écart entre 2007 et 2014 n'est pas statistiquement significatif (au seuil de 5%).
Davantage d'espérance de vie en bonne santé
Même si tel n'était pas l'objet de l'étude, il ressort de tous ces éléments que les espérances de vie sans incapacité (EVSI) ou en bonne santé "ont vraisemblablement augmenté au cours de la période, confirmant un scenario de compression des incapacités, c'est-à-dire un scénario dans lequel la durée de vie sans incapacité s'accroit plus rapidement que la durée de vie totale".
L'enquête VQS apporte aussi de nombreux autres enseignements. Elle montre ainsi que les femmes sont plus touchées que les hommes par la dépendance et les incapacités, surtout aux âges avancés. Par exemple, les femmes déclarent 1,2 fois plus souvent que les hommes des limitations fonctionnelles (chez les 60 ans ou plus comme chez les 75 ans ou plus). De même, chez les 60 ans ou plus, 23% des femmes déclarent des limitations physiques, contre 16 % des hommes, soit un rapport de 1,4. Chez les 75 ans ou plus, la prévalence est de 39% pour les femmes et de 29% pour les hommes, soit un rapport de 1,3.
Autre élément ressortant de l'enquête : les limitations fonctionnelles sont souvent combinées. Plus d'un tiers des seniors cumulent ainsi au moins deux limitations fonctionnelles, voire davantage.