Transports - La LGV Paris-Le Havre est en bonne voie
Le 15 octobre, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, a confirmé la construction d'une ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Le Havre, annoncée par Nicolas Sarkozy en avril dernier, et a installé le comité de pilotage de cette nouvelle voie. Jean-Pierre Duport, ex-président de Réseau ferré de France (RFF), préfet de région et conseiller d'Etat a été nommé à la tête du comité. Il est notamment chargé de préparer d'ici 2011 le débat public prévu sur cette infrastructure. Le 22 décembre prochain, ce comité se réunira pour fixer un calendrier et un plan de financement plus précis. D'ici là, le gouvernement aura réceptionné l'étude stratégique qu'il vient de commander à RFF sur ce projet qui vise à mettre Le Havre à moins de 1 h 15 de Paris et Rouen à moins de 45 minutes. Aujourd'hui, les temps de parcours sur la ligne classique, très décriée pour sa vétusté, sa lenteur et ses retards sont respectivement de 2h et 1h05.
Le débat public devra notamment trancher la localisation de la nouvelle gare de Rouen qui doit remplacer l'actuelle gare aujourd'hui saturée. Une esquisse de tracé de la nouvelle LGV, publiée dans la presse, la représentait au nord de Rouen alors que les élus locaux, et notamment le président de la communauté d'agglomération, Laurent Fabius, la veulent au coeur de la ville.
La première étape du projet devrait être la réalisation d'un tronçon de LGV long de 25 km entre Mantes et Nanterre, dans l'ouest parisien. Dominique Bussereau a également évoqué le 15 octobre la possibilité à plus long terme de réaliser sur cette nouvelle LGV des embranchements qui desserviraient Caen d'une part, le tunnel sous la Manche d'autre part.
Le projet de LGV vise aussi à favoriser le report modal et à faire du port du Havre la façade maritime du Grand Paris selon le souhait émis par le président de la République en avril dernier. Le secrétaire d'Etat aux Transports a d'ailleurs profité de son déplacement en Seine-Maritime pour installer le conseil de coordination interportuaire de la Seine qui a vocation à "harmoniser" les politiques des ports du Havre, de Rouen et de Paris. "Ce conseil doit permettre de bâtir des projets en commun, de vérifier si les stratégies de ces trois ports sont compatibles et d'essayer de coordonner les politiques commerciales", a-t-il indiqué, soulignant que Le Havre, Rouen et Paris représentaient un ensemble comptant parmi "les plus importants en Europe" avec 127 millions de tonnes de trafics maritimes et fluviaux, 40.000 emplois directs et 1,2 milliard d'euros d'investissements en cours. Outre les dirigeants des trois ports, le conseil regroupe des élus des collectivités concernées ainsi que des représentants de Réseau ferré de France (RFF) et de Voies navigables de France (VNF). La création de ce type de conseil figurait dans la loi de réforme portuaire de 2008 et concernait "l'axe Seine" mais aussi "l'axe Atlantique" qui réunit les ports de Nantes, La Rochelle et Bordeaux.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions, avec Anne Lenormand