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Education - La conférence sur les rythmes scolaires ouvrira "un vrai débat" avec les collectivités

"Aujourd'hui, l'école dicte son rythme au reste de la société. Il est temps qu'on réfléchisse à l'optimisation de cette organisation", a déclaré Luc Chatel à l'occasion du lancement de "la consultation nationale sur les rythmes scolaires", le 14 septembre. Le ministre de l'Education nationale s'exprimait devant la presse à l'issue de la deuxième réunion du comité de pilotage de la conférence nationale, qu'il a installé le 7 juin 2010. Luc Chatel a détaillé le programme et le calendrier de travail du comité. Trois niveaux de consultation sont mis en place, à partir de ce jour et ce jusqu'au 15 décembre. Au niveau national, experts et élus composant le comité conduiront dès le 21 septembre des auditions de toutes les institutions et organismes concernés par l'évolution du temps scolaire. Au niveau des académies et des établissements, tables rondes et débats seront organisés à l'initiative des recteurs, "afin de tenir compte des diversités géographiques, sociologiques et culturelles". Ces débats débuteront en octobre. Enfin, la troisième forme de consultation est "interactive et nationale" via un site internet ouvert à chaque Français. Ce site propose un forum mais aussi des informations, des exemples d'expérimentations, une "mise en perspective historique et géographique". "Un rapport intermédiaire sera rendu au ministre au début de l'année 2011", ont précisé Odile Quintin et Chrisitan Forestier, coprésidents du comité de pilotage. La conférence va travailler pendant un an sur le rythme de la journée de cours, la longueur de la semaine et de l'année scolaire avec les congés, des élèves de la maternelle au lycée. Le ministre a annoncé qu'"un certain nombre de propositions qui seront faites par le comité au printemps pourraient tout à fait commencer à être mises en oeuvre à partir de la rentrée 2012".

Un "vrai débat" avec les collectivités

"Le sujet est mûr dans l'opinion", a estimé le ministre tout en reconnaissant qu'il a donné lieu à certaines confrontations, entre Education nationale et secteur du tourisme ou entre Education nationale et élus par exemple. Luc Chatel a répété que ces consultations se feraient sans "aucun tabou" (lire notre article du 7 juin 2010), "avec une réelle volonté de recueillir le plus grand nombre d'avis et de propositions". Ainsi, un "vrai débat avec les collectivités locales sera prochainement lancé sur l'opportunité d'ouvrir les établissements aux jeunes hors du temps d'école", comme au Danemark (le ministre s'est rendu à Copenhague le 26 août dernier) "où les lycéens viennent tous les week-ends dans leurs établissements". "Mais nous ne sommes pas allés là-bas pour transposer in extenso ce modèle en France", a rassuré Luc Chatel, averti que le sujet des rythmes scolaires est complexe et entraîne pour les collectivités des difficultés quant à "l'accueil péri et extra scolaire, les transports, la demi-pension ou encore l'utilisation des locaux en dehors des heures de cours". Le comité a prévu de se déplacer en Espagne et en Angleterre "pour se nourrir d'autres modèles".


Catherine Ficat

 

Le ministère a communiqué la liste des "membres associés" au comité de pilotage :

- Michèle Tabarot, députée (UMP) des Alpes-Maritimes, présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale,
- Jacques Legendre, sénateur (PS) du Nord, président de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat,
- Jacques Grosperrin, député (UMP) du Doubs,
- Yves Durand, député (PS) du Nord,
- Catherine Morin-Dessailly, sénateur (Union centriste) de la Seine-Maritime,
- Serge Lagauche, sénateur (PS) du Val-de-Marne,
- François Bonneau, président (PS) de la région Centre, représentant de l'Association des régions de France,
- Colombe Brossel, adjointe au maire de Paris (PS) chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative, représentante de l'Association des départements de France,
- Pierre-Yves Jardel, maire (centriste) d'Orbais-l'Abbaye (Marne), représentant de l'Association des maires de France.