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La CNSA publie la première analyse des prix des résidences autonomie

Les résidences autonomie, dont les CCAS sont les principaux gestionnaires, comptent environ 120.000 places. L'étude montre notamment de forts écarts entre territoires, que ce soit en termes de répartition (de 2 à 50 résidences par département...), de taille... et de prix, qui peuvent varier du simple au quintuple.

La CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) consacre le dernier numéro de sa lettre "Analyse statistique" à une étude sur "Les prix des résidences autonomie en 2018 et 2019 : diversité des territoires et des modèles". Alors que la Caisse suit régulièrement le prix des Ehpad, il s'agit de sa première analyse sur celui des résidences autonomie (anciennement logements foyers). Au nombre de 2.300, auquel il faut ajouter 200 Marpa (maison d'accueil et résidence pour l'autonomie) en zone rurale, elles offrent une capacité d'environ 120.000 places, à comparer aux 600.000 places des Ehpad. Ces structures s'adressent à des personnes âgées en légère perte d'autonomie, isolées et, la plupart du temps, aux revenus modestes. Elles leur proposent notamment un cadre de vie sécurisé, confortable et convivial. Les deux tiers des résidences autonomie sont de statut public (dont 56% gérées par des CCAS), environ 30% relèvent du privé non lucratif et seules 4% sont à caractère commercial. Environ 50% d'entre elles sont habilitées à recevoir des bénéficiaires de l'aide sociale.

Une répartition très hétérogène sur le territoire

Le premier constat de l'étude met en évidence la répartition très hétérogène des résidences autonomie sur le territoire. Pour 1.000 personnes âgées de plus de 75 ans, le nombre de places va de 2 dans l'Yonne et les Landes à 50 en Seine-Maritime. Les taux les plus élevés se concentrent en Normandie et dans le Bassin parisien, alors que le Sud-Ouest compte très peu de ces structures (à l'exception de la Gironde). Selon la CNSA, cette très faible implantation dans certains territoires peut "s'expliquer par un plus grand nombre de résidences services dans ces régions".

Les résidences autonomie de statut public ont été construites essentiellement dans les années 70 et, dans une moindre mesure, dans les années 80. De ce fait, plus de 75% des résidences autonomie en service ont ouvert avant 1990. Depuis le début des années 2000, la construction des structures à but lucratif dépasse celle des structures publiques. Et près des trois quarts des résidences sont implantées en milieu urbanisé ou péri-urbanisé.

La taille moyenne des structures est de 50 résidents : 20% ont moins de 25 places (essentiellement en milieu rural) et seules 4% comptent plus de 99 places. Les résidences autonomie proposent principalement des studios de type F1 bis avec une cuisine isolée (53%). Viennent ensuite les studios avec kitchenette (F1) pour 37% et enfin les deux pièces (F2) pour 10%. Cette faible proportion de F2 s'explique par le fait que nombre de résidents vivent seuls.

Le prix médian d'un F1 va de 352 euros par mois dans l'Yonne à 1.523 euros en Ariège

En matière de prix, l'étude relève "une variabilité des prix importante, quel que soit le type de logement". Compte tenu d'un encadrement nettement moindre et d'une absence de médicalisation, les prix des résidences autonomie sont très inférieurs à ceux des Ehpad (prix médian mensuel de 2004 euros en 2019). Les prix médians mensuels y sont en effet de 688 euros pour un F1, 643 euros pour un F1 bis et 787 euros pour un F2. La dispersion des prix est cependant forte, avec un rapport interdécile tournant autour de 3. Par exemple, pour un studio avec kitchenette (F1), dans 10% des résidences autonomie, ce prix médian mensuel est inférieur à 379 euros par mois, tandis que, toujours pour 10% d'entre elles, il est estimé à plus de 1.419 euros par mois. Le taux d'évolution annuel est en revanche modeste, avec moins de 1% de hausse entre 2018 et 2019, quelle que soit la catégorie.

Les disparités tarifaires sont également très marquées entre départements. Le prix médian départemental d'un studio avec kitchenette (F1) varie ainsi de 352 euros par mois dans l'Yonne à 1.523 euros en Ariège. Pour un deux pièces (F2), le prix médian varie de 519 euros par mois dans l'Aisne à 2.153 euros en Vendée. Pour des raisons qui restent à expliquer, les prix médians sont nettement plus élevés à l'ouest d'une ligne Marseille-Saint-Lô. Parmi les facteurs explicatifs des écarts de prix, la CNSA cite notamment – avec des différences selon les types de logement – le statut privé commercial, l'implantation en milieu rural (avec des prix plus élevés qu'en milieu urbain, contrairement aux Ehpad, du fait d'une construction généralement plus récente), l'habilitation à l'aide sociale, l'ouverture récente, le fait de fournir dès à présent les onze prestations obligatoires (voir ci-dessous)...

Le déploiement des onze prestations obligatoires déjà bien avancé

Un autre enseignement de l'étude porte sur la mise en œuvre du décret du 27 mai 2016, fixant les onze prestations minimales qui doivent être délivrées obligatoirement aux personnes vivant dans les résidences autonomie (à compter du 1er janvier 2021) et prévoyant aussi l'attribution d'un forfait autonomie financé par la CNSA, sous réserve de la conclusion d'un contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM) entre le conseil départemental et l'établissement (voir notre article du 31 mai 2016). En 2019, 52% des résidences autonomie intègrent déjà ces onze prestations obligatoires. Cette proportion monte à 78% pour les résidences construites après 2000. La prestation la plus assurée en 2019 est la gestion administrative de l'ensemble du séjour, dont l'état des lieux d'entrée et de sortie (99% de réalisation), tandis que la moins assurée est celle de l'accès à un service de restauration avec au moins un repas par jour (38%).

À noter, l'étude de la CNSA propose également un focus sur les Marpa, implantées essentiellement en milieu rural. Plus récentes, de plus petite taille, assurant davantage de prestations obligatoires, celles-ci présentent des prix médians au moins 1,6 fois plus élevés que ceux des résidences autonomie, quel que soit le type de logement.

 

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