La CG Scop appelle à lutter contre la désindustrialisation en s’appuyant davantage sur le modèle coopératif
En 2024, dans un "contexte d’incertitude politique et d’économie peu dynamique", les sociétés coopératives et participatives (Scop) et les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) sont restées "relativement solides", selon la Confédération générale des Scop et des Scic (CG Scop) qui vient de publier son rapport annuel. "En cinq ans, l’ensemble du mouvement s’est développé de 19% (soit +674 coopératives)", est-il souligné.
Le mouvement comptabilise 87.700 emplois "en comptant les filiales en France et à l’étranger", soit une hausse de 4% par rapport à 2023 – 78.400 de ces emplois sont dits "coopératifs". 4.140 sociétés coopératives (2.723 Scop et 1.417 Scic) étaient actives en 2024, ainsi que 418 filiales. S’élevant à 1%, le rythme de croissance du nombre de structures est "régulier, comparable à celui de 2023, essentiellement porté par la croissance des Scic (+3%) alors que les Scop restent stables", observe la CG Scop.
Les 237 créations recensées en 2024 sont majoritairement des créations ex nihilo (137), mais aussi des transmissions d’entreprise saine (47), des transformations d’association ou de coopérative (37) et enfin des reprises d’entreprise en difficulté (16). La CG Scop se félicite en particulier de la transmission et reprise en Scop, en 2024, de "deux entreprises emblématiques, véritables fleurons de l’économie française : Bergère de France et Duralex" (voir notre article). Et fait valoir la "résilience" du modèle : un taux de pérennité des coopératives à cinq ans de 79% en 2024, contre 61% pour l’ensemble des entreprises françaises selon l’Insee.
Pourtant, les projets de reprise par leurs salariés sont peu nombreux et n’aboutissent pas toujours. Ainsi la CG Scop déplore ce 4 mars 2025 le rejet du projet de reprise de l’entreprise industrielle Sitek, fabriquant des panneaux isolants, par une décision du tribunal de commerce du Grand Est qui a prononcé la liquidation. "Parmi les 107 salariés, 65 salariés étaient engagés à la reprise de leur entreprise depuis plus de trois mois", fait valoir le réseau des scop. Or, "les chiffres de la désindustrialisation sont au rouge : en 2024, la France a perdu plus d’usines qu’elle n’en a ouvert, phénomène inédit depuis 2015, et cette tendance se poursuit en 2025, avec 20 fermetures d’usines déjà enregistrées en janvier", alerte la CG Scop, qui appelle à "un véritable portage politique et opérationnel des reprises d’entreprises par les salariés".