Environnement - La biodiversité au coeur du congrès des parcs naturels régionaux
Du 6 au 8 octobre se tient à Reims le congrès annuel des parcs naturels régionaux (PNR). Quelque mille congressistes y sont attendus, notamment des représentants de parcs étrangers (espagnols, italiens, russes). Cette année, le thème de la biodiversité est mis à l’honneur. "Il faut dire que c’est notre coeur de métier et que l’actualité le met en avant avec le Grenelle et l’année internationale de la biodiversité", souligne Jean-Louis Joseph, président de la Fédération des parcs naturels régionaux de France.
Mesure-phare du Grenelle 2, l'instauration de la trame verte et bleue vise à préserver et remettre en bon état un maillage d’espaces et d’habitats naturels dont les parcs maîtrisent en partie l’aménagement. "Depuis la création du label des PNR en 1967, cette notion de continuité écologique est une composante-clé de notre travail, même si les termes employés à une époque n’étaient pas les mêmes", ajoute Jean-Louis Joseph. En tant que premier opérateur Natura 2000, devant l’Office national des forêts, les parcs rassemblent en effet les premières infrastructures écologiques du pays. Pour développer la biodiversité, ils se sont imposés comme de précieux territoires d’expérimentation. Mais c’est désormais sur la démarche partenariale que l’accent est mis. Auprès des régions par exemple, les parcs se proposent d’apporter leur expertise pour aider celles-ci à mettre en oeuvre les schémas régionaux de cohérence écologique. "Et auprès des entreprises, les parcs continuent d’apporter savoir-faire et accompagnement pour éviter l’irréparable", insiste Jean-Louis Joseph. Après une première convention signée en début d’année avec le transporteur de gaz GRTgaz, la fédération s’apprête ainsi à renouveler un partenariat avec le transporteur d’électricité RTE. Côté agricole, le travail entre les parcs et les chambres d’agriculture est amené à se renforcer, le but étant de toujours mieux concilier production et préservation. "Avec elles comme avec les communes, notre positionnement nous satisfait. Nous sommes dans une logique de contrat, de convention, celle d'un facilitateur, à même de progresser et résoudre les conflits. Avec les viticulteurs, à Reims, cela a bien fonctionné et on a réussi à réduire les intrants et restaurer une biodiversité ordinaire. Notre spécialité est donc de travailler dans le détail, on est doué pour tout ce qui relève d’un aménagement fin", poursuit Jean-Louis Joseph.
L’attractivité des parcs s’étant développée, ce congrès de Reims est aussi l’occasion d’aborder le volet économique et social. Car les parcs ne sont pas que des réserves de biodiversité mais également des territoires habités, et qui n’échappent pas pour certains à la pression touristique et foncière, le PNR du Lubéron étant un bon exemple. Dès lors, l’un des enjeux à venir est la maîtrise de cette attractivité, l’économie dans la consommation d’espaces et l’émergence d’un "urbanisme rural", dont les congressistes saisiront mieux la portée grâce à un DVD de retour d’expériences qui leur sera distribué. "Le volet social est longtemps resté le parent pauvre dans nos approches. Or la cohésion et le lien social sont essentiels dans les communes où résident les habitants des parcs. Il faut y être attentif, tenter de fixer sur place les jeunes actifs en renouant avec des métiers traditionnels, en développant l’insertion par la biodiversité, en favorisant la mobilité et le télétravail", conclut Jean-Louis Joseph.
Morgan Boëdec / Victoires éditions