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Sport - Jacques Thouroude : "Donner une place prépondérante aux collectivités dans la gouvernance du sport"

L'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) tenait son congrès annuel les 27 et 28 mai à Marseille. Pour Localtis, son président, Jacques Thouroude, revient sur l'actualité de l'association. Si l'élu se félicite que l'Andes soit devenue incontournable dans le paysage des politiques sportives, il regrette la lenteur des réflexions autour de la répartition des compétences entre collectivités en matière de sport.

Localtis : Comment se porte l'Andes au lendemain de son congrès annuel ?

Jacques Thouroude : Aujourd'hui l'Andes est devenue incontournable dans le paysage des politiques sportives. Notre chantier prioritaire est de pérenniser notre structure et d'asseoir notre image par la pertinence de nos réflexions, analyses et expertises. Il faut qu'on puisse dire que l'Andes est un réseau d'échanges entre collectivités bon pour le sport et notre pays.

Où vous placez-vous parmi les associations d'élus ?

A l'origine, nous sommes des maires ou des maires adjoints qui avons pris la délégation sports et en avons fait une priorité. Notre relation s'est d'abord créée avec l'AMF. Mais sommes aussi allés à la rencontre de l'ADF et notre comité souhaite en faire de même avec l'ARF. Nous travaillons aussi avec l'AMGVF ou la FMVM car nous avons des élus qui appartiennent à ces différentes structures. Notre fonction se veut horizontale, c'est celle de spécialistes du sport. Comme le dit le président Jacques Pélissard de l'AMF, nous devons être le bras armé des collectivités territoriales pour le sport. D'ailleurs, l'existence de l'Andes permet aux élus chargés du sport d'être présents dans les organes de décision, ce qui n'était pas le cas avant.

Justement, comment cette place des élus a-t-elle évolué récemment ?

Une de nos principales revendications, à savoir donner une place prépondérante aux collectivités dans la gouvernance du sport, est en train de bien s'asseoir. On devrait en avoir confirmation prochainement au sein des structures territoriales du Centre national pour le développement du sport (CNDS).

On vous a également fait une place au sein de l'Assemblée du sport, installée en mars…

La mise en place de l'Assemblée du sport a la vertu de poser les règles d'une participation des acteurs du développement du sport sur notre territoire. Le mouvement sportif, l'Etat et les collectivités en sont les piliers. Il y a peut-être des gens qui vont se retirer et d'autres qui viendront compléter le cercle. Je pense notamment à l'Union sportive de l'enseignement du premier degré (Usep) qui a une expérience à apporter à nos réflexions. En tant qu'élu de collectivité, nous avons l'occasion de travailler avec eux.

Revenons à vos relations avec les autres associations d'élus. Vous êtes partisan de désigner des chefs de file en matière sportive dans le cadre de la réforme territoriale. Où en est ce chantier ?

Cela avance très lentement. Les échéances électorales provoquent de l'attentisme sur la réforme territoriale. Mais il ne faut pas que la décision s'impose à nous. Il faut réfléchir à ce qui se fait au plan européen, cela fait partie des objectifs qu'on s'est fixés lors de notre congrès. Il faut éviter une cacophonie qui serait préjudiciable au développement du sport dans nos territoires. J'en appelle à la réflexion avec l'ADF et l'ARF. On a lancé le bouchon, on va voir ce qu'on peut ramener.

Autre chantier sur lequel vous travaillez de concert avec le ministère des Sport : les diagnostics territoriaux approfondis (DTA). Quelles sont vos actions et attentes en la matière ?

Le DTA permettra à la collectivité d'avoir une vision à un instant T sur son territoire et ses axes de développement futurs, à travers une étude approfondie des besoins des uns et des autres. Nous invitons les collectivités qui souhaitent profiter des aides techniques et financières du ministère à y participer, ainsi que celles qui désirent développer de bonnes pratiques sportives et voir si leur politique correspond bien aux attentes de leurs citoyens. On ne s'est jamais vraiment mis à leur place, on essaie de penser et de réfléchir pour eux, mais de temps en temps, avoir un arrêt sur image, pourquoi pas ? C'est un outil d'aide à la décision pour demain. Ceux qui sauront en profiter vont jouer gagnant. Je ne vends pas le DTA, mais je trouve la démarche intéressante car elle a aussi des actions pédagogiques sur la mise en relation des acteurs de terrain. Finalement, ce que propose le DTA, c'est de partager et de réfléchir à ce que sera sa commune demain en matière d'équipements et de fonctionnement.

Votre congrès annuel portait récemment sur les économies d'énergie dans les bâtiments sportifs. Simple effet de mode ou réflexion de fond ?

Nous ne surfons pas sur la vague du développement durable. Nous avons tout simplement un souci de bonne gestion. Après une période de surconsommation, on est dans la meilleure dépense, qui correspond aux besoins de la pratique sportive. Quand vous chauffez l'eau de votre piscine de 1° ou 1,5° en plus, c'est 20% de coûts supplémentaires. Les conséquences sont donc très importantes à un moment où l'énergie pèse sur les coûts de fonctionnement. A travers l'Andes, qui est un réseau d'échanges de bonnes pratiques, nous communiquerons les données et les études qui peuvent rendre service aux élus dans leur réflexion et leur décision pour réaliser des économies et mieux utiliser l'argent pour le développement du sport.

 

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