Personnes âgées - Isolement des seniors : Michèle Delaunay veut accélérer le déploiement de Monalisa
Deux drames récents sont venus rappeler l'aspect le plus sombre de l'isolement du quatrième âge : deux personnes âgées vivant à Toulouse, dans des quartiers différents, ont été trouvées mortes à leur domicile. L'une d'entre elles serait décédée en 2010, sans que son absence, les volets fermés ou l'accumulation du courrier n'aient alerté ses voisins. La ministre déléguée chargée des Personnes âgées a aussitôt réagi dans un communiqué. Au delà de l'émotion - "Nous ne pouvons plus tolérer que de tels drames puissent survenir dans nos quartiers ou dans nos villages" -, Michèle Delaunay a rappelé le récent lancement du projet Monalisa. Monalisa pour "mobilisation nationale de lutte contre l'isolement des âgés".
Depuis le 14 décembre dernier, un groupe de travail est en effet chargé de faire des propositions sur la mise en œuvre de trois objectifs : déployer le bénévolat et faire de la lutte contre l'isolement des personnes âgées un axe majeur de l'implication citoyenne, favoriser l'échange de bonnes pratiques et mettre en convergence les actions menées afin d'améliorer le maillage territorial et, enfin, créer un partenariat avec le ministère pour assurer une meilleure visibilité de ces actions. Ce groupe - présidé par Jean-François Serres, le secrétaire général des petits frères des Pauvres - comprend une trentaine d'associations et organismes, dont l'Union nationale des centres communaux et d'action sociale (Unccas), France Bénévolat, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) et la Fédération des centres sociaux et socioculturels. La démarche bénéficie d'une marraine inhabituelle en la personne de Brigitte Ayrault, l'épouse du Premier ministre. Celle-ci a été, durant vingt ans, conseillère générale, puis membre du Conseil économique et social et défenseure des enfants pour les Pays de la Loire entre 2002 et 2004. Michèle Delaunay et Brigitte Ayrault se sont d'ailleurs rendues, le 12 avril, à Amiens, pour y rencontrer les acteurs de la lutte contre l'isolement des personnes âgées, dont le CCAS et les associations.
Le groupe de travail semble toutefois avoir connu quelque retard. La lettre de mission prévoyait en effet la publication d'un rapport d'étape sur les mesures législatives proposées dans le courant du mois de mars 2013. La remise du rapport final était prévue pour le mois de juin, mais les récents événements pourraient accélérer les choses. Les propositions d'ordre législatif émises par le groupe de travail puis retenues par le gouvernement devraient être intégrées dans la future loi d'adaptation de la société au vieillissement et plus particulièrement à son volet prévention.
Sur le fond - et bien qu'elle n'y fasse pas référence -, la démarche s'inscrit dans le même esprit de mobilisation des solidarités de proximité que les dispositifs mis en place après le drame de la canicule de 2003. La réponse avait alors consisté en la mise sur pied du système d'alerte canicule et santé (Sacs) et, surtout, du registre des personnes fragiles, dont la tenue incombe aux communes. Ce dispositif est depuis lors réactivé chaque été, par le biais d'une circulaire ministérielle (s'agissant de la circulaire relative au plan canicule 2013, voir ci-contre notre article du 18 avril).