Santé / TIC - Investissements d'avenir : le gouvernement retient cinq "territoires de soins numériques"
Le Premier ministre a retenu, le 16 septembre, cinq projets dans le cadre du programme "Territoire de soins numériques". Celui-ci s'inscrit lui-même dans l'ensemble plus vaste des investissements d'avenir, dont il est l'une des nombreuses composantes. Ce programme, doté d'une enveloppe de 80 millions d'euros, entend "moderniser le système de soins en expérimentant, dans certaines zones pilotes, les services et les technologies les plus innovants en matière d'e-santé".
Deux projets en Aquitaine et en Bourgogne
Le choix du gouvernement s'est fait parmi les dix-huit projets présentés par les agences régionales de santé (ARS). Les cinq projets retenus l'ont été pour "leur caractère innovant et pérenne, leur adaptation aux réalités territoriales, leur capacité à mobiliser une majorité d'acteurs et leur impact escompté sur le développement des filières industrielles de l'e-santé".
Le projet XL ENS (Landes espace numérique de santé) a ainsi été sélectionné pour la région Aquitaine. Désormais doté d'un financement de 10 millions d'euros, il vise à réduire les inégalités d'accès aux soins et les délais de prise en charge au nord et à l'est du département, qui présentent une faible densité de population.
Pour la Bourgogne, le projet E_TICSS (territoire innovant coordonné santé social) couvre le nord de la Saône-et-Loire. Son objectif est d'améliorer la coordination - autour des patients et dans le cadre des soins de premier recours - des professionnels du secteur sanitaire et du secteur social et médicosocial. Doté d'une enveloppe de 12,5 millions d'euros, il regroupe les professionnels libéraux, les acteurs sociaux, les hôpitaux concernés (Chalon-sur-Saône, Autun, Montceau-les-Mines), une dizaine de maisons de santé...
Le Grand Paris aussi
TerriS@nté (sous-titré "Le numérique au service de la santé en métropole du Grand Paris") a été présenté par l'ARS d'Ile-de-France. Il couvre le nord-ouest du Val-de-Marne, autour de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (appartenant à l'AP-HP). Grâce à une enveloppe de 20 millions d'euros, il entend "diminuer les inégalités de santé" en encourageant les collaborations entre professionnels et organismes de santé et médicosociaux et en développant et modernisant la prévention, "grâce au déploiement massif de solutions numériques".
Ce déploiement prendra la forme d'un bouquet de services : création d'un "service public d'information en santé" et d'un "compte patient" (qui rappelle plus ou moins le laborieux dossier médical personnel), outils de coordination et de collaboration pour les professionnels, offre de formation pour les professionnels (e-learning) et les patients (prévention, serious games)...
A Lyon comme à La Réunion
Le projet retenu en Rhône-Alpes s'intitule PASCALINE (parcours de santé coordonné et accès à l'innovation numérique) et est doté de 16,5 millions d'euros. Il concerne un territoire mixte situé entre l'est de Lyon et Bourgoin-Jallieu (Isère). Il s'agit en l'occurrence d'un programme de coordination du parcours de santé, qui s'appuie sur le développement d'un ensemble d'outils communicants, tout en faisant appel à des initiatives et des projets innovants déjà lancés dans la région.
Enfin, à La Réunion, PLEXUS OI (plateforme d'échange pour les nouveaux usages des TIC en santé dans l'Océan indien) couvre le nord-est de l'île. Son objectif est d'améliorer la prise en charge de quatre maladies chroniques à forte prévalence : le diabète, l'insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux. Grâce à un financement de 21 millions d'euros, il prévoit notamment la mise en place de différents outils : portails dédiés pour les patients et les professionnels, plateforme de management de cas, référentiel des structures, ainsi qu'un "pack sérénité libéraux", destiné à faciliter l'installation des professionnels libéraux.
Environ 1,4 million d'habitants concernés
Ces cinq programmes couvrent, au total, environ 1,4 million d'habitants. Les financements au titre des investissements d'avenir représentent environ les deux tiers de la dépense. Mais compte tenu du label ainsi délivré, les porteurs des projets - généralement des groupements de coopération sanitaire (GCS) - ne devraient guère avoir de mal pour mobiliser les financements complémentaires. Le communiqué précise qu'"au terme du programme, les solutions qui auront démontré leur efficacité seront généralisées".