Personnes âgées - Télémédecine : des perspectives prometteuses pour le maintien à domicile, si...
Dans le cadre des études de marché sectorielles qu'il commercialise, le groupe Les Echos publie un opus sur "Les perspectives de la télésanté et de la télémédecine pour les personnes âgées dépendantes". Réalisée auprès de seize acteurs clés du secteur, cette étude qualitative s'appuie sur des entretiens approfondis et sur une trentaine de "business cases" et retours d'expérience.
Des atouts et des freins
La synthèse de l'étude confirme l'existence d'un fort potentiel de la télémédecine et de la télésanté. Les raisons en sont déjà bien connues : vieillissement de la population, démographie médicale, crise des finances publiques, progrès technologique... Pour les auteurs, "le développement des technologies de l'information et de la communication est l'une des réponses possibles à cet enjeu de société majeur, qui peut se concrétiser tant par des solutions de télésanté que de télémédecine".
Mais il s'agit là d'un potentiel... potentiel. Il existe en effet de "nombreux freins" au développement de ces approches. La synthèse cite ainsi quelques-uns des obstacles qui doivent encore être levés : la persistance des cloisonnements entre sanitaire et médicosocial et entre ambulatoire et hospitalier, les éventuels freins culturels chez les personnes âgées et leurs proches, l'inertie des médecins face au changement - les généralistes, qui jouent un rôle clé dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes à domicile (voir notre article ci-contre du 27 février 2014) apprécieront le compliment - ou encore les incertitudes sur la pérennité du financement et la rémunération des parties prenantes.
Le soutien des pouvoirs publics
Du côté des éléments porteurs figurent en revanche le soutien des institutionnels, notamment sur l'investissement. Celui-ci se concrétise, entre autres, par l'existence d'un programme régional de télémédecine (PRT) au sein de chaque agence régionale de santé (ARS), par la rapide montée en charge de la thématique de la prévention du vieillissement (notamment dans l'action sociale des régimes de retraite) et par le soutien des pouvoirs publics à la mise en place de la filière de la "Silver économie", hissée au rang de priorité nationale (voir notre article ci-contre du 26 février 2014). On pourrait y ajouter le développement des groupements de coopération sanitaire (GCS) télésanté, désormais présents dans chaque région et qui fédèrent les acteurs locaux.
Il reste cependant que, selon l'étude, "les modèles économiques restent en cours de structuration" et que "le financement de la télésanté est aujourd'hui en grande partie à la charge des particuliers, alors que la télémédecine, qui bénéficie de fonds publics, peine à trouver son autonomie financière car les frais de fonctionnement sont difficilement rentabilisés". Tout devrait donc se jouer sur "la codification de ces actes et leur remboursement [qui] restent le point névralgique des business models et conditionneront l'avenir du secteur".