Accès aux soins - Télémédecine : la preuve par l'exemple
L'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médicosociaux (Anap) met en ligne une étude consacrée à "La télémédecine en action : 25 projets passés à la loupe". Ce document a pour ambition d'aider les porteurs de projets et les agences régionales de santé (ARS) à "consolider des organisations de télémédecine existantes ou à mettre en place de nouveaux projets, au travers du retour d'expérience et de la capitalisation réalisés à partir de 25 projets matures". Contrairement à ce que suggère le titre de l'étude, on ne trouvera pas de fiche détaillée pour chacune des actions retenues, mais près de 80 pages de recommandations opérationnelles pour mettre en œuvre de tels projets.
L'ensemble est organisé en trois grandes parties, traitant de la méthodologie à mettre en place et des différents aspects de la conduite de l'opération : projet médical, gouvernance, aspects techniques, ressources humaines, aspects juridiques, volet financier, évaluation... Le tout est accompagné de la cartographie d'un projet de télémédecine et d'une analyse transversale des cinq priorités nationales en matière de télémédecine : la permanence des soins en imagerie, la prise en charge de l'AVC (accident vasculaire cérébral), la santé des personnes détenues, la prise en charge d'une maladie chronique et, enfin, les soins en structure médicosociale ou en hospitalisation à domicile (cette dernière priorité intéressant plus particulièrement les collectivités, en raison de leurs compétences en matière de personnes âgées).
Bien que l'analyse montre une grande diversité de situations, l'étude n'en permet pas moins d'identifier cinq grands facteurs clés de succès : un projet médical répondant à un besoin, un portage médical fort soutenu par un coordonnateur, une organisation adaptée et "protocolisée", le déploiement de nouvelles compétences à identifier en amont, et un modèle économique construit.
En deux pages, la cartographie résume les enseignements essentiels à retenir pour la gestion d'un projet de télémédecine. Sur chacun des grands aspects à prendre en compte (technique, juridique, financier, ressources humaines...), elle fournit une sorte d'aide-mémoire des quelques points essentiels à respecter. De même, elle présente, par un schéma, le cycle de vie du projet, avec ses trois phases principales : le cadrage, le pilote et la routine.
Au final, l'étude de l'Anap sera - par son côté très pratique - utile non seulement aux porteurs de projets, mais aussi à tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre et le financement de ces initiatives. Les collectivités territoriales - de plus en plus nombreuses à s'impliquer financièrement dans la télésanté au nom de la lutte contre les déserts médicaux - ne manqueront donc pas d'y trouver leur compte.
