Risques - Inondations : un guide aide les maires à réduire la vulnérabilité des activités économiques
De quels moyens disposent les élus pour réduire la vulnérabilité des activités économiques aux inondations ? Le Centre européen de prévention du risque d'inondation (Cepri) publie un guide qui fait habilement le tour de la question. L'un des quatre objectifs de la directive européenne sur les risques d'inondation, transposée en France en 2010, est en effet de réduire les conséquences dommageables des inondations sur les activités économiques. Pour Xynthia, cet impact fut "réel mais ponctuel", relevait cet été la Cour des comptes, dans son rapport tirant des leçons des inondations sur le littoral atlantique et dans le Var. L'impact portait alors surtout sur le tourisme, l'agriculture et le commerce. Quant aux inondations de 2002 dans le Gard, l'Hérault et le Vaucluse, elles ont engendré des dommages conséquents, estimés à plus d'un demi-milliard d'euros. L'impact sur l'emploi local n'est pas négligeable non plus lorsque des sites sont mis à l'arrêt, comme ce fut le cas à plusieurs reprises suite aux crues du Doubs ou du Tarn.
"Or, en France, il n'existe pas de cadre précis sur lequel s'appuyer pour structurer des démarches incitatives destinées à réduire la vulnérabilité des activités économiques à l'inondation. Des démarches locales ont émergé malgré tout, en ordre dispersé, s'appuyant sur des dispositifs expérimentaux", explique Eric Doligé, sénateur et président du conseil général du Loiret, dans l'éditorial de ce nouveau guide. Publié par le Centre européen de prévention du risque d'inondation (Cepri), qu'il a fondé et dont il assurait jusqu'en juillet la présidence, cet ouvrage répond à un besoin des élus en dressant un état des lieux des connaissances et expériences dans le domaine. Des diagnostics ont en effet été réalisés par plusieurs chambres de commerce (Loiret, Nièvre), chambres d'agriculture (Gard, Rhône aval) et établissements publics, notamment dans le cadre du Plan Loire nature. D'autres démarches émergent aussi dans le cadre des programmes d'action de prévention des inondations (Papi) qui sont depuis peu mis en œuvre.
Le plus souvent, les avancées obtenues reposent sur un rapprochement entre acteurs de l'eau et CCI. Un exemple de partenariat est ainsi mis en avant entre la CCI du Rhône et le syndicat de rivières Brévenne-Turdin. Les entreprises peuvent être aidées (le guide recommande de ne pas trop en cibler certaines au détriment d'autres), les agriculteurs aussi : dans le cadre du volet vulnérabilité Plan Rhône, ces derniers sont incités à réaliser des diagnostics, le but étant d'en préparer 300 d'ici à 2013. Ils doivent déboucher sur un choix de mesures qui sont répertoriées dans ce guide par catégorie : mesures d'urgence, mesures d'adaptation permanente du fonctionnement de l'activité, mesures de surélévation permanente des biens matériels, mesures de délocalisation des biens matériels et mesures destinées à empêcher l'eau d'entrer dans les bâtiments. Enfin, dernière étape, il restera à en évaluer les résultats et à valoriser les progrès accomplis.