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Catastrophes naturelles - 17 millions d'habitants et un emploi sur trois exposés aux risques d'inondation

17 millions d'habitants sont exposés au risque d'inondation en France, selon la première évaluation nationale sur le sujet que vient de publier le ministère de l'Ecologie. C'est plus du double des précédentes évaluations, qui les estimaient à 8 millions. Explication de cette très forte augmentation : les précédentes études étaient fondées sur les cours d'eau principaux et ne prenaient en compte que les événements moyens (de l'ordre de centennaux). La nouvelle évaluation, réalisée en 2011, s'intéresse à l'ensemble des phénomènes de débordement des cours d'eau et de ruissellement dans les talwegs, ainsi qu'aux submersions marines, en tenant compte des effets potentiels du changement climatique (possible rehausse d'un mètre des niveaux marins d'ici 2100). Des indicateurs d'impact sur la santé humaine, l'habitat, l'activité économique, l'environnement et le patrimoine culturel permettent d'en cerner les enjeux. Ainsi, les agglomérations les plus fortement exposées sont celles qui comptent les plus fortes densités de population – l'arc méditerranéen, la vallée du Rhône, la région parisienne. Celles d'Alsace et du Nord-Pas-de-Calais sont aussi vulnérables.

Disparités locales

Mais l'étude pointe aussi ses propres limites en insistant sur les spécificités territoriales. "Certains événements, en particulier les crues des grands fleuves, peuvent impacter un territoire très étendu et leurs conséquences iront bien au-delà des seules agglomérations identifiées, relève-t-elle. Une crue de la Loire, par exemple, couperait une bonne partie des axes nord-sud de la métropole et aurait des impacts sur l'ensemble du territoire national." La représentation qu'elle fournit ne met pas en avant certains territoires exposés à des dangers pour les vies humaines, les risques de mortalité étant le plus souvent liés à des délais d'alerte et d'évacuation trop courts. Cela peut être le cas pour les zones soumises à ces crues éclairs (qui touchent le plus souvent des communes moins peuplées qui celles qui apparaissent sur ses cartes) ou celles protégées par des ouvrages qui sont toujours soumis à un risque de rupture. Et naturellement, ce type d'évaluation nationale cache des disparités locales. "Certains départements apparaissent ainsi peu exposés à l'échelle nationale, mais sont fortement exposés en relatif, souligne-t-elle. Malgré leur faible exposition à l'échelle nationale, 50% des habitants de l'Ariège et 40% des habitants de Mayotte sont potentiellement exposés aux débordements de cours d'eau." L'étude ne prend pas en compte non plus la population saisonnière qui peut s'avérer nombreuse sur le littoral méditerranéen et dans les régions de montagne.

Un littoral particulièrement vulnérable

L'étude évalue à 1,4 million le nombre d'habitants exposés aux risques de submersion marine. Mais c'est sans compter la population saisonnière qui peut doubler dans certains départements côtiers, notamment en Vendée, en Charente-Maritime, dans les Pyrénées-Orientales ou en Corse. Les zones les plus vulnérables sont les agglomérations dans les estuaires et les grands polders du Nord-Pas-de-Calais mais il y a aussi une exposition continue à ce risque sur la plupart des façades littorales métropolitaines, en particulier sur le littoral du Languedoc-Roussillon, sur la côte vendéenne et sur celle de la Manche et de la mer du Nord. Les départements les plus vulnérables sont Mayotte (15% de sa population permanente exposée), la Martinique, la Gironde, la Charente-Maritime, la Vendée, la Manche et le Pas-de-Calais (10% de la population permanente exposée).
Plus de 9 millions d'emplois sont directement exposés aux débordements de cours d'eau et plus de 850.000 aux submersions marines. Au total, c'est donc près d'un emploi sur trois qui pourrait être directement touché par une inondation, relève l'étude. Elle rappelle qu'en cas d'évènement majeur, les emplois pourront être impactés bien au-delà des zones inondées en raison des perturbations sur le fonctionnement des réseaux ou de la vie économique (rupture des fournisseurs, baisse de la demande…).
Enfin, elle présente des cartes sur l'exposition des constructions. Pour les débordements de cours d'eau, celles-ci montrent que la vallée du Rhône, l'arc méditerranéen, les régions Alsace et Nord-Pas-de-Calais et la région parisienne sont fortement exposées, de même que les vallées de la Loire, de la Garonne et de la Seine. Pour les submersions marines, le littoral du Languedoc-Roussillon, de la côte vendéenne et de la Manche-mer du Nord présente une exposition continue. L'étude souligne en particulier la vulnérabilité de l'habitat de plain-pied, qui représente 20% des habitations exposées aux submersions marines.

 

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