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Education prioritaire - Il y avait 1.082 réseaux d'éducation prioritaire durant l'année scolaire 2012-2013

Alors que s'amorce la réforme de l'éducation prioritaire, le ministère de l'Education nationale publie la dernière édition de son tableau de bord de l'éducation prioritaire. Durant l'année scolaire 2012-2013, il y avait 1.082 réseaux d'éducation prioritaire (dont 301 Eclair). A l'issue de la réforme, il devrait toujours y en avoir autant... mais pas tout à fait les mêmes.

Durant l'année scolaire 2012-2013, la politique d'éducation prioritaire a concerné 1.082 réseaux d'éducation prioritaire (REP) : 301 collèges en Eclair* (et les 2.139 écoles situées dans leur environnement) et 781 collèges en RRS** (et leurs 4.457 écoles environnantes). Soit 19,6% des collégiens et 17,7% des écoliers.
C'est le chiffre fourni par l'édition 2012-2013 du tableau de bord national de l'éducation prioritaire publié récemment par la direction générale de l'enseignement scolaire. Au-delà du recueil statistique, la DGESCO y voit évidemment "un outil de réflexion et d'action" qui tombe à point nommé "dans cette période de redéfinition de la politique d'éducation prioritaire, de son périmètre et de ses moyens d'action".

Un indice social unique, calculé à partir de plusieurs critères

Car si Vincent Peillon a promis, dans le cadre de sa "refondation de l'éducation prioritaire", de conserver le même nombre de REP (dont 350 REP + amenés à remplacer les dispositifs Eclair), il n'a jamais caché que certains sortiraient du dispositif tandis que d'autres y entreraient. Un mouvement qui affecterait entre 5 et 10% des réseaux (voir notre article ci-contre du 16 janvier 2014).
Les moyens alloués aux nouveaux REP le seront, selon le ministère, via un "indice social unique". Indice unique mais qui prendra en compte plusieurs indicateurs : la part d'élèves dont les parents appartiennent à des PCS défavorisées (professions et catégories socioprofessionnelles), la part d'élèves boursiers, la part d'élèves résidant en quartiers politique de la ville et la part d'élèves arrivant en 6e avec au moins un an de retard. Autant d'indicateurs qui figurent dans le tableau de bord, mais dans leurs grandes masses.
On sait ainsi que la proportion d'élèves entrant en 6e issus de PCS défavorisées est aujourd'hui de 54,2% en REP (61,8% en Eclair et 50,5% en RRS) contre 32,7% hors REP. Ou encore que la proportion de boursier de taux 3 au collège est de 18% en REP (28,4% en Eclair et 13,9% en RRS) contre 6,6% hors REP.

"On ne constate pas de lien entre le surcoût et les résultats scolaires"

Le document consacre quelques pages à l'"efficience " de la politique nationale d'éducation prioritaire menée jusque-là. Etudiant "la relation entre le surcoût en EP et les résultats du DNB" (comprendre : la relation entre le fait de financer un établissement au titre de l'Education prioritaire et les résultats de ses élèves au brevet des collèges), la DGESCO conclue : "on ne constate pas de lien entre le surcoût et les résultats scolaires". Elle ajoute : "les différences de performance s'expliquent donc par les modalités d'utilisation de ses moyens". Mais l'étude n'évalue pas si les indicateurs de réussite scolaire n'auraient pas été pires sans les financements spécifiques de l'éducation prioritaire...
En l'occurrence, le taux de réussite au brevet est de 76,4% en REP (72,9% en Eclair, 77,7% en RSS) contre 84,7% hors REP. Les écarts sont encore plus sensibles lorsque l'on prend le taux de passage de 3e en seconde générale et technologique : il est de 50,5% pour les élèves en REP contre 62% pour ceux hors REP.

615 euros par élève en REP

Quant au "surcoût" dépensé pour un élève en REP durant l'année scolaire 2012-2013, il est estimé à 615 euros (841 lorsqu'il est en Eclair, 505 en RRS) et il monte à 760 euros pour les collégiens (1.250 en Eclair et 569 en RRS). Soit un "surcoût" total de 938,4 millions d'euros (dont 386 millions d'euros pour les collèges).
Celui-ci non plus ne devrait pas bouger. Vincent Peillon a même annoncé que 300 à 400 millions d'euros de plus - et déjà programmés dans le cadre de la refondation de l'école - se dirigeraient progressivement chaque année vers les collèges et écoles des quartiers populaires, sous forme d'enseignants supplémentaires (notamment dans le cadre du dispositif "plus de maîtres que de classes") et mieux rémunérés, d'ouvertures de classe pour les enfants de moins de 3 ans, de crédits en faveur du service public numérique, de parcours artistiques, d'accompagnements scolaires, d'innovations pédagogiques…

Valérie Liquet

* Ecoles, collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite
** Réseau de réussite scolaire