Tourisme - Hôtellerie de tourisme : la clientèle française revient timidement, la clientèle étrangère plonge
La direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) - qui a absorbé la direction du tourisme - publie son baromètre mensuel sur la conjoncture hôtelière. Les chiffres présentés portent sur les résultats consolidés de l'hôtellerie de tourisme au 31 mai 2009. Ils font apparaître, pour la première fois depuis le début de l'année, une légère reprise pour la clientèle française. Le nombre de nuitées correspondantes progresse en effet de 0,2%. Il est vrai que le mois de mai a été particulièrement favorable, avec la présence de plusieurs ponts. En revanche, la fréquentation de la clientèle étrangère poursuit son plongeon, avec un recul du nombre de nuitées de 17,7% au mois de mai par rapport à la même période de 2008 (où l'on enregistrait au contraire une progression de 9,6%). Même la proximité géographique ne suffit pas à enrayer ce phénomène - directement lié à la crise économique -, puisque la fréquentation de la clientèle européenne recule davantage que la moyenne (-19,4%), avec toutefois de forts contrastes : -27,2% pour les Espagnols, -26,1% pour les Anglais, -25,7% pour les Allemands, mais -8,4% pour les Scandinaves, -7,1% pour les Italiens, -5,8% pour les Belges et -4% pour les Suisses.
Au total, la fréquentation de l'hôtellerie de tourisme est en baisse de 6,7% par rapport au mois de mai 2008 et de 7,1% sur les cinq premiers mois de cette année. La DGCIS l'explique pour partie par un "effet base", le mois de mai 2008 ayant été très dynamique. Ce recul de la fréquentation se traduit par une baisse de 4,5 points sur un an du taux d'occupation, toutes catégories confondues. Ce dernier s'établit désormais à 60,4%. Les plus touchés sont les hôtels quatre étoiles et quatre étoiles luxe (recul de 8,9 points en un an) et les trois étoiles (-6,6 points). Les autres catégories s'en sortent un peu mieux : -3 points pour les deux étoiles, -1,4 point pour les une étoile et -3 points pour les zéro étoile.
En termes géographiques, la note de conjoncture de la DGCIS révèle également des contrastes importants. Les régions perdantes sont Midi-Pyrénées (-15,3% en un an), l'Ile-de-France (-10,5%) - qui représente à elle seule 31% des nuitées réalisées - et la Corse (-9%). Cinq régions affichent en revanche un nombre de nuitées en hausse sur un an : la Picardie (+4,3%), Poitou-Charentes (+2%), les Pays-de-la-Loire (+1,8%), l'Auvergne (+1,4%) et la Bretagne (+1,3%). Les deux grandes régions touristiques après l'Ile-de-France affichent, pour leur part, des résultats identiques, proches de la moyenne : -7,7% pour Paca et Rhône-Alpes.
Jean-Noël Escudié / PCA
