Transports - Grand Paris Express : le gouvernement annoncera ses décisions le 6 mars
"Je travaille beaucoup sur l'Ile-de-France et le Grand Paris pour prendre des mesures sur le Grand Paris Express et les autres moyens de transport. Je les annoncerai le 6 mars", a déclaré Jean-Marc Ayrault le 18 février, en marge d'un déplacement sur le thème de la banlieue à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Le Premier ministre attend pour rendre ses arbitrages d'avoir reçu un scénario précis et financé de la part de Cécile Duflot, ministre en charge du Grand Paris, et Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France. Le Conseil d'État doit par ailleurs rendre le 28 février son avis sur les possibilités de modifier la loi du Grand Paris, qui précise le tracé du supermétro, son mode de financement et les délais de construction.
Les contraintes techniques et financières du projet, telles que les a éclairées le rapport du haut fonctionnaire Pascal Auzannet, ont conduit le gouvernement à revoir le dimensionnement, le calendrier et le financement du projet. En termes de calendrier, le gouvernement semble s'acheminer vers 2030 comme "horizon crédible" de fin des travaux, qui ne se feraient pas de manière séquencée mais dans une "programmation continue, voire parallélisée" pour entamer certains tronçons en même temps. C'est cinq ans de plus que la date de 2025 inscrite dans la loi mais qui n'était "possible ni techniquement ni financièrement", fait-on valoir au ministère de l'Égalité des territoires.
Le gouvernement envisagerait aussi de revoir la durée d'amortissement du projet, qui est de 35 ans actuellement, et de placer la Société du Grand Paris, maître d'ouvrage, sous la tutelle du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). Reste à savoir si le projet ainsi retouché - pas dans ses 200 km de tracé ni ses 72 gares - sera toujours dans le cadre de la loi.
Parallèlement, la mobilisation des élus franciliens pour défendre le projet Grand Paris Express (GPE) dans son intégralité se poursuit. Sept parlementaires et élus franciliens de tous bords politiques - deux députés UMP, Gilles Carrez et Yves Albarello, trois députés socialistes et communiste Alexis Bachelay, Jean-Yves Le Bouillonnec et François Asensi, le sénateur PCF et président du conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier, et le vice-président EELV de la région Ile-de-France, Pierre Serne - se sont ainsi associés à la rédaction d'un texte pour promouvoir de nouveaux modes de financements. "Nous avons (...) décidé de conjuguer nos efforts pour travailler sur la recherche de financements complémentaires pour les investissements dans les transports franciliens de nature à réaliser les programmes tant pour le réseau GPE que pour le plan de mobilisation pour les transports publics et schémas directeurs des RER", écrivent ces élus dans un document commun transmis à l'AFP le 15 février.
Selon eux, le seul territoire francilien peut "tout à fait" mobiliser les ressources nécessaires pour compléter celles déjà attribuées, "sans solliciter des moyens supplémentaires à ceux envisagés par l'Etat et des collectivités". Les nouvelles pistes de financement envisagées par ce groupe de travail reprennent pour la plupart des propositions déjà formulées dans le débat public, notamment le rapport Carrez, la lettre du groupe socialiste de l'Assemblée au Premier ministre ou encore les travaux de l'association Orbival.
L'allongement de la durée des emprunts, la recherche de taux plus faibles, l'aide de la Banque européenne d'investissement, la "modernisation" de la taxe locale sur les bureaux, l'augmentation de la taxe de séjour, le relèvement de la taxe poids lourds ou des amendes de stationnement ou l'évolution des droits de mutation font partie des pistes de travail, liste le sénateur communiste du Val-de-Marne, Christian Favier.