Transports - Grand Paris : bientôt un Vélib' métropolitain ?
En tant qu'entité administrative, la métropole du Grand Paris (MGP) va naître le 1er janvier 2016. Les décrets attendus pour graver dans le marbre les périmètres des douze "territoires" qui se substituent aux intercommunalités existantes viennent d'ailleurs d'être publiés au Journal officiel du 13 décembre. Mais pour l'heure, dans sa forme actuelle, la métropole est à l'état d'embryon politique et budgétaire. Même une fois son président élu, d'ici la fin janvier prochain, pour qu'elle ne ressemble pas à une coquille vide, il lui faudra très vite, outre les transferts de compétences prévus et échelonnés jusqu'en 2018, "s'incarner" à travers une réalisation, une expression concrète aux yeux de tous et notamment des habitants. Pour Jean-Yves Le Bouillonnec, maire de Cachan et président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP), laquelle est chargée de réaliser le métro automatique de rocade, c'est tout trouvé et les choses sont claires : c'est le chantier du futur métro, l'un des plus gros d'Europe avec 200 kilomètres de lignes à créer d'ici quinze ans, qui est pour beaucoup la première réalisation concrète du Grand Paris. "Mais on peut en imaginer d'autres", rebondit Patrice Pattée, adjoint à l'urbanisme et la mobilité de la ville de Sceaux. Et de citer le Vélib' métropolitain. Une idée dans l'air du temps, mais qui ne serait pas sans poser des problèmes, tant techniques qu'économiques.
Un syndicat d'études dans un premier temps
Consciente d'être au cœur du débat et d'avoir la responsabilité de le porter, la ville de Paris prend les devants et a approuvé le 16 décembre la création d'un syndicat mixte d'études qu'elle financera à hauteur d'1,1 million d'euros. Sur le modèle d'Autolib' donc. Et avec, en tête, l'idée de constituer dans un second temps un syndicat de gestion du service, à même de concevoir le cahier des charges de celui-ci. D'ici là, sous sa première forme, une cinquantaine de villes autour de la capitale pourraient y adhérer, pour réfléchir à ce futur service Vélib' étendu à l'échelle métropolitaine. En février 2017, le contrat liant Paris et la société JCDecaux pour gérer et assurer la maintenance de Vélib' sera en effet remis en jeu. Un an pour préparer le terrain d'une éventuelle extension ne sera pas de trop. A la ville de Paris, c'est l'adjoint en charge des transports, Christophe Najdovskii, qui défend le projet. La municipalité met en avant le fait que le Vélib' est un "vecteur incontestable de développement du vélo" et que sa portée métropolitaine est également "indéniable". Elle rappelle aussi qu'avant même cette échéance de février 2017, elle lancera "un appel d'offres pour mettre en place une nouvelle génération de Vélib' plus performants et innovants, en envisageant par exemple le développement d'une gamme de Vélib' électriques ou une offre de location longue durée".
Associer des communes plus éloignées
Quant au syndicat Vélib' Métropole nouvellement créé, il devrait réunir des élus de la petite couronne intéressés par ce dispositif. Qui devra être pensé en lien avec le futur métro, des stations de vélo en libre-service constituant une opportunité évidente pour renforcer le rabattement vers ses futures gares. Le conseil départemental du Val-de-Marne n'a pas perdu de temps et a voté le 14 décembre son adhésion, en tant que membre fondateur, au syndicat mixte d'études Vélib' Métropole. Il estime que neuf villes - Alfortville, Cachan, Champigny-sur-Marne, Créteil, Le Perreux-sur-Marne, Maisons-Alfort, Saint-Maur-des-Fossés, Villejuif et Vitry-sur-Seine - sont intéressées par l'extension du dispositif. Et les villes accueillant déjà des stations pourraient aussi souhaiter en positionner de nouvelles. Dans un périmètre limité à 1,5 km autour de Paris, au-delà du périphérique, une extension a déjà été accordée à quelques villes "vélibiennes" comme Arcueil, Fontenay-sous-Bois, Ivry-sur-Seine ou Joinville-le-Pont. Le coût du service y est régulièrement pointé du doigt. Nul doute que la maîtrise de ces coûts sera donc aussi au cœur des débats.