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Transports - Les déplacements à vélo ont doublé en dix ans en Ile-de-France

Après "une longue période de baisse" dans les années 1970 et 1980, le vélo a retrouvé les faveurs des Franciliens qui se déplacent deux fois plus à bicyclette qu'il y a dix ans, selon une étude que vient de publier l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) Ile-de-France. "Entre 2001 et 2010, le nombre quotidien de déplacements réalisés exclusivement à vélo a été multiplié par deux pour atteindre 650.000 déplacements (sur les 42 millions de déplacements quotidiens des franciliens)", selon cette étude, qui précise que le vélo est surtout utilisé sur les trajets quotidiens domicile-travail. Les Franciliens parcourent aujourd'hui en vélo des distances de 2 km en moyenne, soit environ deux fois plus longues qu'en 1976. Mais la moitié des trajets courts (inférieurs à 3 km) sont tout de même encore effectués en voiture : le vélo garde donc une importante marge de progression.
Autre trait marquant de l'étude : le cycliste francilien a vieilli, s'est embourgeoisé et féminisé. Les cadres et personnes exerçant des professions intermédiaires circulant à vélo sont quasiment dix fois plus nombreux qu'il y a dix ans (38% en 2010 contre 4% en 2001), alors que l'utilisation de la bicyclette par les jeunes est passée de 50% à 20 %. 
L'étude montre aussi que circuler à vélo est nettement moins dangereux qu'en deux-roues motorisé. Alors que l'usage du vélo a doublé, le nombre d'accidents concernant des cyclistes reste stable et les personnes blessées et tuées à vélo sont 12 fois moins nombreuses qu'en deux-roues motorisés. Cela laisse entendre, selon l'IAU, que les politiques en faveur du vélo et de la marche semblent être "un moyen efficace pour améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes".
A Paris notamment, l'usage du vélo a triplé en dix ans et représente 3% des déplacements internes, soit le double de la moyenne régionale. 8% des déplacements domicile-travail internes s'y font aujourd'hui à vélo. Depuis 2010, les Parisiens préfèrent "largement plus" la petite reine aux deux-roues motorisés. Des années 70 aux années 90, le vélo était pourtant "quasi inexistant" à Paris. Cet essor, l'IAU l'explique par la distance moindre du domicile au travail, le réseau cyclable (540 km aujourd'hui), le service de vélo en libre-service (Vélib') et les "fortes limites à l'usage de la voiture". Reproduire ces conditions ailleurs en Ile-de-France serait d'autant plus intéressant que, selon l'IAU, "le vélo peut répondre aux besoins de nombreux déplacements de proximité" et près de 70% des Franciliens se trouvent à 10 minutes en vélo d'une gare. Il convient ainsi de remanier "en profondeur (...) les espaces urbains dimensionnés à l'origine pour la voiture".