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Environnement - A Paris, les pistes cyclables protègent de la pollution

Pistes cyclables, couloirs de bus, marquages au sol : les aménagements de voirie qui éloignent, au moins temporairement, du flux de circulation permettent aux cyclistes d'être moins exposés à la pollution atmosphérique. C'est ce que qu'affirme Airparif, le réseau de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, dans une étude présentée le 17 février.

Pour mener ses tests sur quatre itinéraires dans le centre de Paris, Airparif a mis au point un vélo spécialement équipé avec des appareils de mesure automatique et une prise d'air à hauteur du nez du cycliste. Les circuits effectués ont été sélectionnés en fonction de leur densité de trafic et de la présence ou non d'aménagements pour les cyclistes.

Sans surprise et quel que soit le polluant mesuré, les niveaux d'exposition les plus élevés auxquels sont soumis les cyclistes sont toujours constatés lorsqu'ils se trouvent dans le flux de circulation. Au coeur du trafic, l'exposition d'un cycliste est comparable à celle d'un automobiliste car contrairement à une idée reçue, être dans sa voiture ne signifie aucunement être à l'abri de la pollution : l'habitacle n'est pas étanche et l'air qui s'y trouve a, par définition, besoin d'être renouvelé.

Tous les aménagements de voirie qui éloignent le cycliste du flot de véhicules ont un effet bénéfique mais ce sont les pistes cyclables qui les protègent le mieux, que ce soit pour le dioxyde d'azote ou les particules. Ainsi sur une piste cyclable située le long des quais rive droite, entre le 1er et le 4e arrondissement, l'exposition des cyclistes aux polluants atmosphériques est en moyenne réduite de 30 à 45% par rapport à un cycliste resté dans le flux de circulation. Le bilan des couloirs de bus est plus contrasté : très larges, ils permettent un éloignement de la circulation, mais lorsque le cycliste se trouve derrière un véhicule, des pics importants sont enregistrés, "même s'ils sont très brefs et qu'ils ne persistent pas", souligne l'étude.

L'organisme de surveillance de la qualité de l'air recommande donc aux cyclistes de privilégier les voies cyclables, mais aussi de s'écarter des grands axes routiers et d'opter pour les petites rues moins fréquentées.
Autre conseil : pédaler à un rythme modéré "pour éviter de se mettre en hyperventilation, ce qui augmente le volume d'air inspiré et donc l'inhalation de polluants", explique le docteur Patrick Le May, coordonnateur d'une étude sur les livreurs à vélo parisiens. "Il y a plus de bienfaits à faire du vélo, même dans des conditions polluées, qu'à rester sédentaire", tient-il à rappeler.

Pour la ville de Paris, les résultats de l'étude d'Airparif "confirment la nécessité de développer plus encore les aménagements cyclables". D'ici à 2013, plus de 200 kilomètres d'aménagements nouveaux sont prévus.

Anne Lenormand

 

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