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Emploi - François Hollande donne le coup d'envoi de la conférence sociale

En ouverture de la conférence sociale organisée les 9 et 10 juillet 2012, le président de la République a insisté sur la question de l'emploi avec, notamment, la mise en place dès le premier trimestre 2013 du contrat de génération.

François Hollande a donné le coup d'envoi ce 9 juillet de la grande conférence sociale organisée au palais d'Iéna à Paris. L'objectif de cette réunion est de relancer le dialogue social et de tenter de trouver un consensus avec les syndicats et le patronat pour résoudre la crise de l'emploi.
Sept tables rondes sont organisées les 9 et 10 juillet, pour aborder les thèmes suivants : l'emploi, la formation, les rémunérations, l'égalité professionnelle et la qualité de vie au travail, le redressement productif, les retraites et l'action publique. Les régions participent activement à quatre de ces sept tables rondes (emploi, formation, redressement productif et action publique). L'ensemble doit être synthétisé le 10 juillet par le Premier ministre et donner lieu à un calendrier pour les réformes à venir.
Dans son discours d'ouverture, le président de la République, en présence d'une dizaine de membres du gouvernement, a insisté  sur la nécessité de redonner vie au dialogue social. "Il nous faut retrouver le sens du dialogue, ce qui suppose d'en faire un principe de notre vie démocratique. Cette règle sera inscrite dans notre Constitution", a-t-il affirmé, estimant qu'il fallait "prévoir plus clairement les obligations de concertation préalables à la décision publique".
Sur le front de l'emploi, deux cibles majeures sont identifiées : les seniors et les jeunes. Le contrat de génération - qui permettra aux entreprises de bénéficier de réduction de charges si elles emploient un jeune tout en gardant le senior qui sera chargé de son tutorat - devra être mis en place dès le début du premier trimestre 2013, a précisé le chef de l'Etat. La conférence sociale doit permettre de préciser les règles de ce nouveau contrat, en sachant que François Hollande souhaite que ses modalités soient "simples et efficaces."
Concernant l'extension de l'emploi précaire, le président entend "envoyer des signes pour dissuader ces comportements." Pour lui, "l'assurance-chômage ne pourra pas indéfiniment considérer de manière identique les entreprises recourant largement à ces contrats précaires et les autres." Une réflexion, plus large, sur le contrat de travail, sera menée.

"L'Etat ne restera pas inactif"

Le président a par ailleurs mis en avant le thème du développement des compétences et de la formation tout au long de la vie. "Il faudra clarifier un système trop enchevêtré", a-t-il souligné - ou comment rendre le système de formation professionnelle plus lisible et plus accessible aux demandeurs d'emploi et aux salariés.
En matière de redressement productif et face aux plans sociaux qui sont annoncés, François Hollande a indiqué que "l'Etat ne restera pas inactif", mais que "nous ne pouvons pas être seulement dans le traitement de l'urgence." Pour cela, de nouveaux outils, tels que la Banque publique d'investissement, qui devra être mise en place avant la fin de l'année, ou la mobilisation de l'épargne vers le financement de l'économie, sont envisagés.
Le président a également abordé la question de l'évolution du nombre de fonctionnaires. La création de 60.000 postes sur cinq ans dans les domaines jugés prioritaires de l'enseignement, de la police et gendarmerie et de la justice est officielle. Mais pour compenser ces créations de postes, une réduction de 2,5% par an des effectifs des autres secteurs publics est prévue, par le non-remplacement de départs en retraite. "Ces efforts concerneront également les opérateurs publics et ils seront modulés en fonction des missions exercées, les agents publics seront associés à cette réflexion",  a précisé le chef de l'Etat.
Enfin, François Hollande a précisé qu'un bilan des grands chantiers sociaux sera réalisé un an après la conférence sociale et qu'un suivi régulier serait organisé. "Notre objectif aujourd'hui n'est pas de tenir un sommet social ponctuel, comme il y en a eu tant dans le passé, mais de jeter les bases d'un processus avec des objectifs et des étapes pour les atteindre, un suivi régulier sera défini", a-t-il souligné.