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Emploi - Michel Sapin annonce 80.000 contrats aidés supplémentaires

Une fois n'est pas coutume : les mauvais chiffres du chômage contraignent le nouveau gouvernement à recourir à davantage de contrats aidés. Dans un courrier adressé aux préfets le 13 juin (voir ci-contre), le ministre du Travail, Michel Sapin, annonce vouloir mobiliser "sans attendre" un supplément de 80.000 contrats uniques d'insertion, essentiellement dans le public. Le texte mentionne dans le détail 60.000 CUI-CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) du secteur non-marchand et 20.000 contrats CUI-CIE (contrat initiative emploi) du secteur marchand.
Pour le ministre, il s'agit de rééquilibrer l'enveloppe de ces contrats sur l'ensemble de l'année. Alors que le budget 2012 avait prévu un contingent de 390.000 contrats, une circulaire du 19 décembre 2011 avait demandé d'en mobiliser la plus grande partie au premier trimestre (250.000). "Le précédent gouvernement avait prévu pour le second semestre une enveloppe de contrats aidés inférieure de moitié à celle du premier semestre", précise Michel Sapin qui entend ainsi "éviter un effondrement de nos moyens d'action". Alors que la durée des précédents contrats était de six mois, le ministre demande par ailleurs de porter cette moyenne à "près de neuf mois".
"Je souhaite que l'administration centrale tienne davantage compte de vos besoins sur chaque territoire", poursuit-il, appelant les préfets à "renforcer une relation de confiance avec les collectivités territoriales". "Nous avons besoin de travailler avec les régions sur la formation des bénéficiaires de contrats aidés", détaille-t-il, tout en proposant un "partenariat renforcé" avec les conseils généraux pour l'accès des bénéficiaires du RSA.
Le ministre demande enfin aux préfets de faire très attention au respect des enveloppes financières : "Dans le contexte qui est le nôtre, nous ne pouvons pas nous permettre de dérapage financier." Le courrier n'indique pas le montant de la mesure, mais selon des estimations, elle se monterait à 400 millions d'euros supplémentaires. Interrogé par Radio classique, jeudi, Michel Sapin a assuré qu'elle serait "bien inférieure" et compensée par des économies.
Dans "les tous prochains jours", une circulaire technique de la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle) donnera des instructions précises aux préfets.
Au-delà de cette mesure d'"urgence", la grande conférence sociale des 9 et 10 juillet proposera de "nouveaux outils de politique de l'emploi", rappelle le ministre dans son courrier.