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Numérique - François Fillon clique sur le très haut débit

Lunettes 3D sur le nez, François Fillon a lancé une tentative de connexion de la France au très haut débit, lundi 18 janvier à Vélizy (Yvelines)... Après avoir découvert plusieurs exemples de réalité virtuelle au siège de Dassault Systèmes, le Premier ministre l'a annoncé : la "fracture territoriale" face à internet doit désormais se résorber. Pour les vingt premières agglomérations de France, la connexion à très haut débit, par fibre optique, est déjà dans les tuyaux. L'autorité concernée, l'Arcep, a déjà défini un cadre réglementaire pour le déploiement de cette technologie dans les zones "très denses" en population. Sa décision vient d'être homologuée par le gouvernement ; voilà donc donné "le véritable 'top départ' du déploiement de la fibre dans notre pays", a souligné François Fillon au terme de sa visite.

Les localités moins urbanisées, elles, devront encore patienter avant de surfer à très grande vitesse. Le Premier ministre a chargé l'Arcep de proposer aux "zones moins denses" un cadre réglementaire qui leur permettrait de profiter de la fibre optique. Mais pour François Fillon, "l'idée de couvrir tout le territoire en fibre optique n'est pas une fin en soi". D'après lui, d'autres technologies devraient empêcher que "les bienfaits du numérique soient octroyés aux citadins et déniés aux ruraux" : l'internet mobile à très haut débit, pour les zones peu denses, et le satellitaire, pour les sites les plus défavorisés.

Pour que soit ainsi couvert l'ensemble du territoire, François Fillon a lancé son "programme national très haut débit", qui devra être élaboré "d'ici à l'été". Il utilisera les 2 milliards d'euros tirés de l'emprunt national pour le très haut débit, inscrits dans le projet de loi de finances rectificative qui doit être présenté mercredi en Conseil des ministres. "Nous voulons que les opérateurs soient les fers de lance de ce programme national", a expliqué François Fillon. Après une consultation publique menée par la Datar et la DGCIS (direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services), des appels à projet régionaux, lancés sous six mois, devraient permettre aux opérateurs de bénéficier de prêts, et d'un label officiel pour intervenir. Par ailleurs, les collectivités pourront bénéficier de cofinancements pour leurs projets qui "s'inscriront au sein du programme national, en complémentarité avec ceux des opérateurs et au travers des schémas directeurs territoriaux prévus par la loi de décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique", comme l'a détaillé le Premier ministre.

Enfin, pour que le très haut débit profite également à des ménages défavorisés, François Fillon a souhaité que les opérateurs volontaires "puissent proposer une offre sociale spécifique", qui serait "aux alentours de 20 euros". Le très haut débit pour tous n'a plus qu'à sortir de la réalité virtuelle.

 

Olivier Bonnin