Sillé-le Guillaume inscrit la poésie dans son identité (72)

Petite ville de demain soutenue par l’agence nationale de la cohésion des territoires, Sillé-le-Guillaume est homologuée Petite cité de caractère, labellisée « Village Fleuri » ainsi que « Villes et Village d’accueil des Véhicules d’Époque ». Pour Gérard Galpin : « Ville en poésie complète notre panel de labels qui contribuent à la dynamique de la ville en matière d’attrait et de propositions touristiques. » 

Mais un label implique des obligations, remplies depuis quelque temps déjà par la petite commune sarthoise : participer au Printemps des poètes (Sillé-le-Guillaume y prend part activement depuis 2017), apposer le panneau Ville en poésie à l’entrée de la ville, faire mention du label sur le site internet. C’est chose faite depuis la labellisation.

Cafés poésie à la médiathèque

À l’origine de cet engagement poétique, une bibliothécaire animée par la volonté de mettre en avant la poésie et des poètes passionnés habitant la commune. L’un d’entre eux crée en 2019 le premier café poésie à la médiathèque. Les cafés poésie continuent de réunir tous les deux mois une vingtaine de personnes dans une salle prêtée par la mairie. Objectif : faire vivre la poésie en milieu rural, l’écriture et les lectures à voix haute. Ces mêmes habitants ont créé en 2021 les Éditions La plume de Léonie, association qui compte une trentaine de membres.

Des poètes dans la commune

« Obtenir un label est une chose, mais il s’agit de le faire vivre », explique Gérard Galpin. Pour cela, la commune s’appuie sur son histoire locale avec l’apposition de plaques à la mémoire de deux poètes. Une plaque dédiée à Constant Hubert, maire entre 1940 et 1944 et qui a écrit un poème sur la ville, est posée sur la façade de sa maison familiale. Laurent Ropa (1891-1967), enseignant et poète reçoit aussi un hommage avec une plaque sur son ancien logement au-dessus de l’école. 

Le Printemps des poètes 

Pour la septième année, Sillé-le-Guillaume a participé à cette manifestation nationale avec l’association Festivals en pays de Haute Sarthe, neuf autres médiathèques et la bibliothèque départementale. « Cette collaboration permet de proposer un programme poétique riche et varié et des actions communes déployées dans les différentes villes participantes », explique Clémence Rocton, bibliothécaire. Parmi ces actions, les poèmes apposés sur les vitrines des commerçants, particulièrement appréciés des habitants et des visiteurs, l’édition et la distribution d’un recueil poétique, la création de capsules sonores diffusées sur les ondes des radios locales… 2024 a aussi été marquée par la création de six malles poétiques qui voyageront dans chaque médiathèque pendant deux ans ; un stage de mise en voix afin de former une « brigade poétique » d’une quinzaine de membres, qui intervient lors de différents rendez-vous : apéro lecture, projections, vernissage d’expositions… Deux typographes-poètes de l’Atelier Groutel ont initié les lecteurs à l’imprimerie en relief et à la linogravure. « La programmation a pour but de faire découvrir la poésie au plus grand nombre, de montrer toute la richesse de ce genre grâce à des actions de grande qualité, accessibles à tous et qui répondent aux attentes de nos adhérents. » Au total plus 80 personnes ont participé au Printemps des poètes 2024 et un tiers du budget animation de la médiathèque y est consacré.

La poésie à l’école

Très investies, les classes de Sillé-le-Guillaume ont créé cette année des anaphores poétiques, affichées et présentées à la médiathèque : « C’est l’occasion de mettre en valeur le travail des enfants et de les inviter à revenir en famille à la médiathèque. »

« Une ville touristique a besoin d’arguments. Il s’agit d’oser et de persévérer. Aujourd’hui, la poésie est ancrée dans notre territoire rural. Nous avons d’ailleurs découvert d’autres poètes liés à l’histoire de la ville, et nous allons peu à peu les valoriser », conclut le maire.