Des boucles à vélo pour découvrir le territoire des Loges (45)

À l’origine, il y a la Loire dont les berges sont aménagées en voies cyclables sur 900 kilomètres de Nevers à l’Atlantique (Saint-Nazaire). Cet itinéraire cyclable fait partie d’EuroVélo 6, qui attire 1,9 million de cyclistes chaque année. Le dernier fleuve sauvage d’Europe, patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2000 au titre des paysages culturels, évolutifs et vivants, traverse les paysages de la communauté de communes des Loges sur une vingtaine de km. Avec toujours plus de vélos, toujours plus de visiteurs. « Aujourd’hui, les touristes sont à la recherche d’un environnement naturel, de modes de déplacement lents, de sites authentiques, de liens avec les habitants et les producteurs locaux. Cette évolution s’est clairement accentuée depuis le Covid », constate Sophie Héron, vice-présidente déléguée au tourisme.

Forte de ce constat, la communauté de communes des Loges développe ce tourisme tout en douceur et en lenteur, pour guider les visiteurs vers d’autres villages, d’autres histoires au-delà de la Loire : « ces richesses de patrimoine, historique ou naturel, étaient sous nos yeux. Alors que nous les sous-estimions, nous travaillons maintenant à leur valorisation. »

Des parcours cyclables scénarisés

Parmi les cinq boucles cyclables, trois sont scénarisées et thématisées, dévoilant au touriste les sites et personnages célèbres du pays. « Dans les pas de Maurice Genevoix », une boucle de 25 kilomètres, raconte la vie de l’auteur, très inspirée par les lieux : sur l’un des pupitres, le cycliste peut lire un extrait de texte lié à l’église de Saint-Denis-de-l’Hôtel. « Dans la mécanique de Petit Pierre », 26 kilomètres, conte l’histoire de Pierre Avezard, un enfant du pays, essentiel parmi les artistes de l’art brut en France : son manège automatisé est aujourd’hui exposé dans l'Yonne. La troisième boucle quant à elle relie la Loire au canal d’Orléans en passant par la forêt éponyme. Les pupitres, toujours à visée pédagogique, sont ici consacrés à la faune et la flore, au système de régulation de l’eau… Au total, 14 pupitres et deux compteurs des passages sont installés sur ces sentiers cyclables.

Un fort levier économique

En 2017, année où la compétence tourisme revient à la communauté de communes, la recette liée à la taxe de séjour s’élève à 1 500 euros ; en 2023, elle représente, à raison de moins d’un euro par nuit et par personne, 66 000 euros. « Les données de l’office de tourisme le montrent : la fréquentation ne fait qu’augmenter avec, entre autres, des touristes étrangers, principalement allemands, hollandais et belges. Cet apport est un véritable soutien à nos commerçants locaux, toutes spécialités confondues », précise l’élue.

Pour ce qui concerne l’investissement (hors temps agents), ces trois boucles cyclables représentent un coût total de 103 000 euros, dont 50 000 euros pris en charge par le Feder, 32 000 euros par l’État et 21 000 euros autofinancés. Le coût de fonctionnement (entretien, nettoyage…) est réparti entre les communes et la communauté de communes.

Faire vivre les boucles

Au cœur de la réussite de la fréquentation de ces parcours à vélo, la communication et l’animation : « Nous inscrivons les boucles dans les Échappées à vélo valorisées par la région Centre-Val de Loire, explique Sophie Héron. Et nous organisons chaque année des représentations théâtrales dans les villages tout le long de la boucle. » En plus de ces événements, l’office du Tourisme forme les gérants de campings qui deviennent des ambassadeurs du territoire, guidant les touristes vers les multiples propositions.

Soucieux de développer cette offre de nature et d’authenticité, les élus projettent d’aménager la forêt domaniale (la plus grande de France) d’Orléans et le canal d’Orléans. Chemins de randonnées pédestres et sites de repos agrémenteront le séjour des visiteurs. Pour Sophie Héron « de nombreux territoires recèlent de beautés cachées qui ne demandent qu’à être mises en valeur. Oser et travailler avec les partenaires, c’est la clé de la réussite. »