Des aménagements contre les îlots de chaleur à Bram (11)

Grâce à un programme mené depuis 2010, la commune de Bram a créé des îlots de fraîcheur et des dispositifs naturels de désimperméabilisation des sols, qui permettent de faire face au changement climatique. Une action qui s’étend du centre-bourg à la périphérie.

Hausse des températures, multiplication des orages et des pluies ravageuses… En plein cœur de l’Occitanie, le village de Bram a choisi de se préparer sérieusement au changement climatique. Lancé sur une quinzaine d’années, le programme touche aujourd’hui à sa fin. 

Il faut remonter en 2008 pour en connaître le début, lorsque les premières études sont lancées, avant qu’en 2010 démarre un projet d’ampleur visant à totalement réaménager le village circulaire situé en centre-bourg. « Au fil des années, nous avons rénové, une à une, chaque rue. Pour faire face aux risques d’inondation et au réchauffement climatique, au pied de presque toutes les maisons, nous avons creusé des fosses, dans lesquelles nous avons planté des arbres ou arbustes », explique la maire Claudie Faucon Méjean. L’objectif ? Faire pousser des plantes méditerranéennes résistantes à la sécheresse, n’ayant ainsi besoin que de la pluie pour se développer. Au-delà de l’aspect esthétique, il s’agit aussi d’agir sur l’imperméabilisation des sols et, de fait, de faciliter l’infiltration des eaux pluviales. L’opération s’est enrichie en 2023 d’une nouvelle phase. « Nous avons écrit aux 80 propriétaires du village circulaire en leur proposant de poser des treilles sur leurs façades, des aménagements en fer forgé pour permettre aux plantes grimpantes de pousser, ajoute l’édile. En résumé : on équipe la façade et on plante les végétaux : chèvrefeuille et autres. On a eu une formidable surprise, car cinquante propriétaires ont répondu favorablement. » De quoi ajouter de la végétation et participer à l’isolation des maisons, tout en réduisant l’émission des gaz à effet de serre et en développant la biodiversité en pleine ville. 

Un jardin de pluie

S’ajoute à cela une opération mise en place en 2015 en l’espace de deux mois : la création d’un jardin de pluie dans le quartier du Téoulel, situé en périphérie et particulièrement sujet aux risques d’inondation. Cet aménagement, relativement peu coûteux, a permis d’augmenter la capacité d’infiltration des eaux pluviales, grâce à trois bassins et à la végétalisation de cette parcelle de 8 000 m2, propriété de la commune. L’occasion aussi de transformer une ancienne mare et ses abords dangereux en un site attractif, à proximité d’une aire de jeux pour enfants. Dernières étapes de cet ambitieux programme : la végétalisation de la façade d’une salle de sport et de deux zones de stationnement, ainsi qu’une opération d’aide à l’achat de récupérateurs d’eaux de pluie (proposée à l’ensemble des habitants). 

« De fait, tout cela a rafraichi l’environnement urbain, en particulier lors de fortes chaleurs, commente Claudie Faucon Méjean. Nous n’avons pas de bilan chiffré, mais des témoignages d’habitants qui observent un ressenti de plusieurs degrés de moins durant l’été. Les sols sont beaucoup moins chauds. »

Craintes levées

Concernant les difficultés rencontrées, l’élue considère qu’elles sont minimes : « Certains riverains ont eu des craintes concernant les fosses, pensant que cela pouvait causer des problèmes d’humidité, en s’imaginant que le bitume de la rue les protégeait. » Mais, une fois ces craintes levées, le projet s’est bel et bien réalisé au fil des années, grâce à différents partenaires. La commune a ainsi reçu le soutien du département, de la région et de l’Ademe. Elle a également bénéficié d’aides en devenant lauréate en 2014 de l’appel à manifestion d’intérêt Centres-bourgs, permettant des financements spécifiques pour la revitalisation. Autre soutien d’importance : le contrat Bourg-Centre, signé avec la région Occitanie. Pour finir, la commune est aujourd’hui intégrée au programme Petites villes de demain. « Cela nous offre un accompagnement pour l’ingénierie, ajoute la maire. Ce qui nous permet d’avoir une réflexion par anticipation. »

En quelques chiffres

Coût du jardin de pluie en 2015 : 40 000 euros, financés à 50 % par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, le reste sur fonds propres. 

Coût de l’aménagement du village circulaire : près de 5 millions d’euros sur 15 ans, pour la rénovation totale (comprenant la pose de pavés dans les rues ainsi que la création des fosses) grâce à des cofinancements (à part variable au fil des années), assurés par l’État via la DETR, le département et la région. Le coût de l’opération de pose de treille s’élève 20 000 euros (financés par la ville). 

Pour la renaturation des espaces publics (façade du bâtiment communal et deux zones de stationnement) : 50 000 euros financés à 80 % par le Fonds vert (via le Programme de renaturation des villes et des villages).

Commune de Bram

Nombre d'habitants :

3239
Rue du Chanoine Andrieu
11 150 Bram
contact@villedebram.fr

Claudie Faucon Méjean

Maire

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