Bourg-en-Bresse offre une extension à son centre-ville grâce au Carré Amiot (01)

Considéré comme l’une des portes d’entrée du centre-ville de Bourg-en-Bresse, le Carré Amiot est pourtant longtemps resté abandonné. Après la fermeture du collège Amiot en 2008, le site présentait un visage peu attrayant. Non loin, le grand parking du Champ de foire n’engageait pas les visiteurs à s’aventurer davantage dans les parages. Courant 2012, débutait alors la vaste métamorphose du Carré Amiot. Dix ans après, malgré des retards de chantier, le site a totalement changé. Retour d’expérience en compagnie de Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et président de Grand Bourg Agglomération.

« L’objectif était clair, explique l’édile. On voulait de l’animation, de l’activité économique, de la vie. En somme : faire en sorte que l’on soit tout de suite dans une ambiance de centre-ville, en sortant du marché couvert ou du parking. Qu’il n’y ait plus, entre ces deux lieux, un espace vide battu par le vent. » Il s’agit de redessiner la ville à partir de l’existant et de transformer les pratiques urbaines, grâce une réflexion globale sur les aménagements commerciaux et sur les déplacements.

Reconfigurer les espaces

La méthode ? Entre 2012 et 2015, il est d’abord décidé de relocaliser la gare routière, l’approchant ainsi du Carré Amiot. Il faut alors recréer des voies de bus, revoir la circulation des lignes, avec des voies en site propre. Vient ensuite, à partir de 2014, le projet de transformation de l’ancien collège Amiot. L’objectif est multiple : conserver une partie de l’édifice, car il appartient au patrimoine de la ville, y installer le Conservatoire d’agglomération, reconfigurer les espaces publics qui délimitent le Carré Amiot mais aussi amener des commerces.

Le premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) se solde par un échec. Faute d’accord avec la principale enseigne qui souhaite s’y implanter, l’aménageur sélectionné abandonne. Un second AMI est lancé. Cette fois, une piste novatrice émerge : « Un opérateur local a été choisi pour développer un concept britannique de food hall, c’est-à-dire une halle gastronomique, détaille Jean-François Debat. Ça n’existe essentiellement que dans les métropoles, comme Montpellier ou Lyon. Notre halle abrite une douzaine d’échoppes, qui proposent de la restauration à emporter ou à consommer sur place. » On trouve ainsi des restaurants, des épiceries, un poissonnier, un fromager, une scène et un espace pour enfants. De quoi permettre aux visiteurs de prendre des menus très différents, tout en se retrouvant à la même table, et en écoutant un concert. Le projet est complété par des locaux à l’étage : local de la police municipale, boutique de mode d’occasion, siège d’une mutuelle…

Cela s’ajoute à d’autres actions menées en parallèle : la révision du plan de stationnement, l’accompagnement de l’installation des commerçants, la rénovation de l’axe principal de la ville, avenue Alsace-Lorraine, livrée en 2018 et le réaménagement du secteur de la Madeleine.

Les résultats

Les retards de travaux n’ont finalement pas trop desservi le projet. « Le site fonctionne tous les jours, matin et soir. C’est devenu un lieu de vie et il crée une vraie jonction avec le centre-ville », se félicite le maire. Ces nouveaux aménagements ont apporté de la fluidité entre les différents quartiers de la ville. Autres résultats observés par l’élu : « En 2012, lorsque nous avons lancé notre plan Cœur de ville et la mission commerce en ville, confortés par Action cœur de ville en 2019, nous avions un peu plus de 12 % de vacance des commerces en centre-ville. En septembre 2022, nous sommes redescendus à 4 %, avec un retour des commerces de bouche qui avaient complètement déserté le centre-ville ! Depuis, le taux est remonté à 6 %, du fait de la fermeture de franchises du textile, et non des boutiques indépendantes. Mais nous sommes toujours très en dessous de la moyenne nationale. » Autre satisfaction : « Nous avons regagné quelques centaines d’habitants au centre-ville, notamment grâce au programme Action cœur de ville. »

Rien d’étonnant, car cela s’inscrit dans une démarche à l’échelle de la ville, avec le développement de quatre lieux de vie et d’animation : le centre historique, le Carré Amiot, la rue de la République et la Madeleine. Prochaine étape : l’aménagement du secteur de la cathédrale entre 2024 et 2028. « Une fois encore, c’est pour ramener de la fluidité, commente le maire. Il s’agit de permettre aux automobilistes d’accéder à des parkings sans avoir à traverser tout le centre-ville et d’apaiser la circulation. »