Lunéville redynamise son centre ancien grâce à son cinéma (54)

En reconstruisant et en modernisant totalement un vieux cinéma devenu vétuste, en plein cœur de ville, la commune de Lunéville a aussi redynamisé son centre ancien. Grâce à une politique globale et partenariale entreprise en 2012, le projet commence à porter ses fruits.

Un cinéma flambant neuf, avec plus de 550 sièges, 4 salles et des projecteurs laser, en plein cœur de Lunéville ! Aussi beau soit-il, le Cinélun’ est bien plus qu’un équipement ultramoderne. C’est aussi, et surtout, un outil au service de la redynamisation du centre ancien de cette ville moyenne de Meurthe-et-Moselle. Implanté en lieu et place d’un ancien cinéma devenu vétuste (qui a fermé en 2016), il a été inauguré en décembre 2021 et a enregistré quelque 100 000 entrées en 2023 – l’année 2022 ayant été creuse en raison de la production audiovisuelle en chute, suite à la crise sanitaire. En somme, « c’est un vrai succès », se félicite Romain Zanarotti, directeur général des services. Et ceci, à plus d’un titre ! Retour sur cette opération aux multiples facettes. 

Il faut donc remonter en 2012. L’ancien cinéma enregistre un peu moins de 20 000 entrées par an. Il n’est plus adapté techniquement. Une volonté politique se dessine alors, pour permettre aux habitants d’aller au cinéma sans se rendre en périphérie de Nancy, soit à 20 minutes en voiture. Il s’agit également de créer un vecteur d’attractivité au centre ancien. De quoi compléter l’offre existante, notamment un pôle aqualudique et un théâtre. Mais le projet est lourd pour la collectivité. Elle s’entoure donc de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) qui intervient comme maître d’ouvrage, en vue de reconstruire le cinéma sur le même site (en l’agrandissant). 

Le montage du projet s’effectue entre 2012 et 2016. L’ANCT (à l’époque Epareca) achète les emprises foncières et les travaux débutent. Par la suite, l’équipement sera revendu à la ville. Le nouveau cinéma ouvre en décembre 2019. Mais la crise sanitaire Covid frappe en mars 2020. « Les trois premiers mois d’exploitation laissaient présager une année à 100 000 ou 110 000 entrées », rappelle Romain Zanarotti. 

Équilibre financier et volonté des élus

Propriétaire du site, la ville encaisse un loyer de 100 000 euros par an (ce qui couvre les annuités de l’emprunt effectué par la ville pour l’achat). La gestion du cinéma est, quant à elle, assurée par une société publique locale, dont le capital est détenu par la ville de Lunéville et par 13 autres communes de l’intercommunalité. De quoi permettre aux collectivités de maintenir une politique de prix attractive (avec des tarifs pleins à 9,50 euros et réduits à 6,50 euros). « L’objectif n’est pas de faire entrer du cash, mais bien d’avoir un outil de dynamisation du centre ancien, insiste le DGS. Pour assurer l’équilibre et ne pas augmenter les prix, face à l’inflation et à la crise énergétique qui a frappé tout particulièrement les cinémas, la ville a versé une subvention de 50 000 euros. Ce qui reste inférieur au loyer. »

Côté opérationnel, la SPL a recruté un directeur, professionnel du secteur. Ce dernier a la charge de la programmation et de l’administratif. Le cinéma propose ainsi une programmation éclectique, à la fois des films au box-office mais aussi d’Art et d’essai.

Une brique dans une politique globale

Situé dans une rue commercialement sinistrée, l’ancien cinéma était entouré de locaux commerciaux vacants en rez-de-chaussée, d’habitations vétustes dans les étages supérieurs. D’où la signature d’une convention Action cœur de ville 2019-2020. « Le cinéma n’était qu’une brique d’une politique plus globale, souligne Romain Zanarotti. D’autres projets ont été menés de front : le réaménagement du quartier gare, la création de parcs publics, la création d’un musée, la réhabilitation d’immeubles, une Opération programmée d’amélioration de l’habitat - Renouvellement urbain (OPAH RU), l’aménagement de places… » S’ajoute à cela le recrutement, il y a deux ans, d’un manager de centre-ville, chargé d’assurer le lien entre les propriétaires de locaux vacants et les porteurs de projets. Vu le succès de ses démarches, le poste, financé pour deux ans par la Banque des Territoires, la Chambre de commerce et d’industrie et la ville, sera pérennisé en septembre 2024.

Les résultats sont là : la commune constate un solde de création de commerces positif, comptabilisant 26 commerces supplémentaires depuis deux ans. « C’est inédit ! Cette dynamique s’observe plus particulièrement autour du cinéma, ajoute le DGS. On sent une accélération. » Et ce n’est pas fini. La commune a encore bon nombre de projets en vue, comme la création d’un musée de la Faïence au sein d’une église désacralisée. Prochain enjeu : la préservation du patrimoine industriel local. 

Chiffres clés du cinéma

  • Coût de l’opération : 8,5 millions d’euros
  • Cofinancements : ville de Lunéville (5,2 millions d’euros), département (300 000 euros), région (300 000 euros), Centre national du cinéma (400 000 euros), EPARECA / ANCT (1,9 million d’euros) et FEDER (400 000 euros)
  • Un équilibre budgétaire estimé à 90 000 entrées en 2019, puis à 110 000 entrées en 2023 (suite à la crise énergétique)
  • Une politique tarifaire volontariste, avec des tarifs qui n’ont pas changé depuis l’ouverture : 9,50 euros le tarif plein et 6,50 euros le tarif réduit.
  • 4 salles, 550 places

Commune de Lunéville

Nombre d'habitants :

17755
Hôtel de Ville, 2 place Saint-Rémy
54 301 Lunéville Cedex
accueil@mairie-luneville.fr

Catherine Paillard

Maire

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