Déserts médicaux - Étudiants, collectivités et établissements signent une "charte d'accueil des étudiants en santé"
La "charte d'accueil des étudiants en santé dans tous les territoires", visant à lutter contre les déserts médicaux et à assurer une meilleure répartition territoriale des stagiaires étudiants des filières médicales et paramédicales, a été signée le 8 juillet 2019.
A l'occasion de la "Paris Healthcare Week" qui s'est déroulée du 21 au 23 mai dernier, des représentants des collectivités territoriales, des étudiants en santé et des établissements de soins se sont mis d'accord, sous l'égide de la Fédération hospitalière de France (FHF), sur une "Charte d'accueil des étudiants en santé dans tous les territoires". Le 8 juillet, les signataires ont officialisé leur partenariat pour mettre en place cette charte, destinée à lutter contre les déserts médicaux et à assurer une meilleure répartition territoriale des stagiaires étudiants des filières médicales et paramédicales.
Une déclinaison locale à travers le projet territorial de santé
Côté collectivités, les signataires sont l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité (AMF) et Régions de France (pour les étudiants paramédicaux). Côté établissements figurent notamment, outre la FHF, les conférences de directeurs d'hôpitaux et de présidents de commissions médicales d'établissement, l'Association nationale des directeurs d'écoles paramédicales (Andep) et le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec). Enfin, les représentants des étudiants en médecine, des internes et des étudiants dans plusieurs filières paramédicales (infirmiers, kinés, sages-femmes...) figurent aussi au rang des signataires. Le communiqué signé par toutes les organisations précise d'ailleurs que "la démarche a vocation à s'étendre aux autres acteurs de santé".
"Ancrée dans l'esprit de la réforme du troisième cycle", cette démarche "sera l'occasion de favoriser la découverte des territoires par les étudiants en santé, mais également d'initier des réflexions dans une démarche d'interprofessionnalité dès le début des études en santé". La charte "a pour ambition de formaliser les modalités d'accompagnement des parcours de formation des étudiants en santé à l'échelle territoriale, avec toujours pour objectif premier la qualité pédagogique des stages".
En pratique, la Charte d'accueil des étudiants en santé dans tous les territoires regroupe seize engagements des parties prenantes. Elle a vocation à se décliner au niveau local, en s'appuyant sur un projet d'attractivité territoriale formalisé au sein du projet territorial de santé et, le cas échéant, du contrat local de santé, associant l'ensemble des acteurs.
Pour les collectivités, un rôle clé dans l'hébergement
La charte est organisée en cinq brefs chapitres thématiques. Celui consacré à l'information et l'intégration prévoit notamment un important effort de communication à destination des étudiants. Celui dédié à la formation est centré sur l'encadrement, l'accompagnement et la formation des stagiaires, avec en particulier des professionnels encadrants formés au tutorat. Pour leur part, les collectivités s'engagent à aider, aux côtés de l'État, les lieux de stage non encore équipés à se doter de connexions à haut débit, afin de permettre aux étudiants d'accéder aux modules de formation à distance.
Le chapitre sur l'hébergement territorial en santé joue un rôle important car "c'est une condition du bon accueil des étudiants dans les stages dans tous les territoires". Les signataires s'engagent donc à favoriser l'hébergement territorial grâce à l'ouverture aux étudiants en santé des internats hospitaliers. En l'absence d'internat, les collectivités sont chargées d'identifier les logements susceptibles d'être proposés.
Un chapitre est également consacré à l'implication des étudiants dans le territoire (participation à la permanence et à la continuité des soins, participation aux "travaux et dynamiques locales sur l'attractivité"...), tandis que le dernier chapitre prévoit les modalités d'évaluation du dispositif. Il reste maintenant à voir comment les territoires vont s'approprier cette charte et l'impact qu'elle pourrait avoir sur la diversification et une meilleure répartition des lieux de stage.