Tourisme / Transport - Et si on taxait les touristes pour financer le Grand Paris Express ?
Invitée sur France Bleu Paris le 5 février, Valérie Pécresse a évoqué l'idée d' "une petite taxe additionnelle" de deux ou trois euros par séjour, qui permettrait de trouver les 150 millions d'euros supplémentaires nécessaires pour faire face aux surcoûts annoncés du Grand Paris Express et d'"équilibrer le modèle économique du Grand Paris".
Invitée sur France Bleu Paris le 5 février, Valérie Pécresse est revenue sur la question du Grand Paris Express. Après les récentes annonces du gouvernement confirmant que toutes les lignes de ce nouveau réseau - soit environ 200 kilomètres - seront bien réalisées, mais avec de probables retards de programmation (voir notre article ci-dessous du 2 février 2018), la présidente du conseil régional d'Ile-de-France s'est dite "très soulagée de voir ce premier recul du gouvernement, puisque depuis des semaines on nous annonçait l'abandon de certaines lignes du Grand Paris Express", ce qui aurait été "particulièrement dommageable".
Faire face à la dérive des coûts
Interrogée sur le financement de ce chantier hors norme et sur son impact budgétaire, Valérie Pécresse a affirmé que "les lignes du Grand Paris Express sont payées par les Franciliens, par l'Ile-de-France, pas par les Français. Il y a des taxes spécifiques". Elle a aussi dénoncé "la dérive des coûts de la Société du Grand Paris et de l'Etat", récemment pointée par la Cour des comptes (voir notre article ci-dessous du 18 janvier 2018).
La présidente du conseil régional a rencontré, la semaine dernière, Gilles Carrez, député (LR) du Val-de-Marne et ancien président de la commission des finances, chargé par le gouvernement de présider un groupe de travail sur la recherche de nouvelles ressources pour la Société du Grand Paris. Pour absorber les surcoûts annoncés de ce chantier, elle a convenu avec ce dernier qu'"il serait possible de faire une taxe de séjour additionnelle". Celle-ci porterait sur la quarantaine de millions de touristes qui se rendent chaque année à Paris et en Ile-de-France.
Une "petite taxe additionnelle" de deux ou trois euros
La présidente de la région Ile-de-France évoque donc "une petite taxe additionnelle" de deux ou trois euros par séjour, qui permettrait de trouver les 150 millions d'euros supplémentaires nécessaires, pour l'instant, afin de faire face aux surcoûts et d'"équilibrer le modèle économique du Grand Paris". Il reste à savoir si cette nouvelle hausse de la taxe de séjour, qui interviendrait après les réformes de cette taxe introduites par la loi de finances pour 2018 (voir notre article ci-dessous du 4 janvier 2018), est bien en phase avec la volonté d'accroître l'attractivité touristique de la destination France. La "petite taxe additionnelle" peut en effet conduire à un doublement de la taxe de séjour actuelle dans certaines configurations.
Valérie Pécresse a également indiqué qu'elle a demandé au gouvernement la création d'un fonds d'indemnisation pour les voyageurs pénalisés par tous les aléas des chantiers en cours, "parce que c'est beaucoup de galères pour les voyageurs, ces chantiers, mais ils sont indispensables".