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Grand Paris Express - Edouard Philippe rendra ses arbitrages "durant la première quinzaine de février"

Edouard Philippe a réuni vendredi 26 janvier après-midi de nombreux élus franciliens à l'occasion de la consultation sur le Grand Paris Express, le futur métro du Grand Paris. Selon Matignon, le Premier ministre rendra ses arbitrages "durant la première quinzaine de février".

Face aux inquiétudes de nombreux élus franciliens sur de probables retards du projet Grand Paris Express, Edouard Philippe avait annoncé mardi 23 janvier à Champigny-sur-Marne une consultation. Celle-ci s’est matérialisée par un "séminaire" vendredi 26 janvier après-midi auquel étaient conviés tous les maires des communes d'Ile-de-France concernées par les nouvelles lignes périurbaines du Grand Paris Express, mais aussi tous les parlementaires franciliens, les présidents d'intercommunalités, les présidents des conseils départementaux et la présidente de région, Valérie Pécresse.
Il s'agit "d'une réunion de travail et d'échanges" mais pas "de décision" et a fortiori "d'annonces", a confirmé le chef du gouvernement devant 100 à 150 élus. "Quand j'ai le sentiment qu'un projet est mal parti, il m'arrive de prendre des décisions parfois contestées, et de l'arrêter. Je veux être clair : on n'est pas là pour ça. On est là pour essayer de faire en sorte que justement ce projet aboutisse", a-t-il insisté lors d'un propos liminaire précédant des tables rondes qui se sont tenues à huis clos.
Animait également la réunion le préfet d'Ile-de-France, Michel Cadot, qui a proposé de retarder la construction de certaines lignes pour faire face à des contraintes techniques et à l'envolée du coût du projet. Selon un tout récent rapport de la Cour des comptes, celui-ci serait de 35 à 38,5 milliards d'euros alors qu’au cours du débat public de 2010, il avait été évalué à 19 milliards d'euros.

Inquiétudes sur le calendrier

Le Premier ministre devrait ensuite rendre ses arbitrages "durant la première quinzaine de février", a indiqué Matignon. Le Premier ministre et la ministre des Transports, Elisabeth Borne, ont assuré à plusieurs reprises qu'il ne s'agissait pas de revenir sur les projets de lignes, mais d'établir un nouveau calendrier sur des bases "réalistes".
Lancé sous Nicolas Sarkozy, affiné sous François Hollande, le Grand Paris Express comprend quatre lignes nouvelles de métro automatique, numérotées de 15 à 18, ainsi que des prolongements de la ligne 14. Il inclut notamment une rocade autour de la capitale et des branches vers les aéroports, le pôle scientifique de Saclay (Essonne) et des communes enclavées de Seine-Saint-Denis.
L'abandon annoncé le week-end dernier par Edouard Philippe de la candidature de la France à l'Exposition universelle 2025, prévue près de Saclay, a encore accru les inquiétudes d'élus locaux sur un possible abandon de l'objectif initial de 2024 sur la ligne 18 au sud de Paris. Autres lignes menacées de retard : la ligne 16 en Seine-Saint-Denis, qui doit notamment désenclaver les communes défavorisées de Montfermeil et Clichy-sous-Bois, ou encore la ligne 17 devant relier Le Bourget à Roissy.

La région Ile-de-France rappelle l'Etat à ses engagements

Dans un communiqué diffusé à l’issue de la réunion, la région Ile-de-France réitère "son fort attachement à la réalisation dans les délais de l'intégralité des lignes du Grand Paris Express, destinées à répondre à la saturation actuelle du réseau de transports en commun francilien, et à l'enclavement de certains territoires". Elle exige de l’Etat et de la Société du Grand Paris "le respect des engagements pris" vis-à-vis de la région, des départements et des villes (…) sur un calendrier d'arrivée de nombreuses lignes dès 2024". Valérie Pécresse, présidente LR du conseil régional, dit attendre que "l'Etat (...) ne sacrifie pas les dépenses d'investissement qui sont nécessaires pour le développement des territoires franciliens" et rappelle que "l'intégralité du projet est financée à ce stade par les Franciliens eux-mêmes à travers un système de taxes locales dédiées, et non par les Français des autres régions".