Grand Paris Express : Edouard Philippe confirme une consultation sur un nouveau calendrier
Edouard Philippe va mener à partir de cette semaine une consultation autour du Grand Paris Express, le projet de métro du Grand Paris, afin d'ajuster le calendrier à la "réalité" technique et budgétaire du projet, a confirmé le Premier ministre ce 23 janvier. Le chef du gouvernement s'est rendu à la mi-journée à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) sur un chantier où un tunnelier s'apprêtait à creuser un des tunnels des futures lignes autour de Paris.
Echanges avec les élus
Pressé de clarifier le calendrier de réalisation de ce nouveau métro, le Premier ministre a redit qu'il était "hors de question de ne pas faire ce projet" malgré les coûts et surcoûts "considérables" pointés récemment par la Cour des comptes. "J'ai commencé une série d'échanges avec les élus qui sont tous très légitimement très attachés à ce dossier, mais notre objectif c'est de poser des bases solides sur (...) la façon dont ce projet va être mené à son terme", a-t-il déclaré au terme de la visite du tunnelier, posé au fond d'une vaste fosse d'une vingtaine de mètres. "Nous sommes en train de travailler, avec les ministres, avec les élus, pour faire en sorte que ce sur quoi nous nous engageons soit le plus conforme possible à la réalité du projet", a-t-il souligné.
Selon Matignon, Edouard Philippe doit commencer à recevoir des élus "cette semaine". Mais le cabinet du chef du gouvernement n'a pas souhaité dire combien de temps cette consultation durerait ni quand le nouveau calendrier du projet serait dévoilé. Les arbitrages gouvernementaux étaient initialement attendus cette semaine.
Projet pharaonique
Avec 200 km de lignes et 68 stations, le Grand Paris Express doit révolutionner les transports en commun entre Paris et sa banlieue et surtout de banlieue à banlieue, avec notamment une ligne circulaire. Ce projet pharaonique, un des fers de lance de la candidature victorieuse de Paris aux JO 2024, nécessite d'excaver "l'équivalent de huit pyramides de Gizeh", a souligné le Premier ministre mardi, en présence de la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
Cette dernière a fait part de sa "satisfaction" que le chef du gouvernement reconnaisse le caractère "indispensable" du projet, avec une "parole qui l'engage évidemment pour l'avenir". "Maintenant je ne vous cache pas mes inquiétudes (...). Evidemment je crains des retards, des tronçons de lignes abandonnées, donc le travail ne fait que commencer pour convaincre que l'intégralité du projet vaut la peine et d'essayer de trouver des moyens de faire des économies ou revoir les coûts à la baisse", a-t-elle ajouté.
Chiffré à 19 milliards d'euros lors du débat public en 2010, le super-métro devrait finalement coûter au moins 35 milliards, selon la Cour des comptes.