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Enseignement - Education prioritaire : le programme Clair expérimenté à la rentrée

Annoncé par le ministre de l'Education en clôture des états généraux de la sécurité à l’école, le programme Clair ("collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite") va être expérimenté dès la rentrée 2010. Le Bulletin officiel de l'Education nationale du 22 juillet présente, dans une circulaire, la liste des 105 établissements "concentrant le plus de difficultés en matière de climat scolaire et de violence", dans dix académies : Aix-Marseille, Amiens, Créteil, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Versailles. "Les recteurs ont retenu les établissements concernés, essentiellement des collèges et des lycées professionnels, en s'appuyant sur des critères sociaux, pédagogiques et de vie scolaire", précise le texte. "Le réseau ambition réussite compte plus de 220 collèges. C'est d'abord sur ces établissements que nous expérimenterons [le programme]", a indiqué le ministre Luc Châtel lors d'un déplacement à Marseille, vendredi 25 juin 2010. "Le programme Clair sera étendu à la rentrée 2011, dans le cadre d'un examen de la cohérence des géographies prioritaires existantes, en liaison avec la politique de la ville", indique la circulaire. Ce programme se caractérise par trois types d'innovations, rappelle le ministère : "Dans le champ de la pédagogie avec un large recours aux expérimentations prévues […] ; dans le champ de la vie scolaire grâce à un projet pédagogique et éducatif porté par tous les personnels, avec notamment la désignation dans les collèges pour chaque niveau et les classes de seconde des lycées généraux, technologiques et professionnels d'un préfet des études ; dans le champ des ressources humaines, afin de stabiliser les équipes, en développant les postes à profil et en favorisant l'évolution des carrières."

"Que la violence à l’école soit abordée dans le cadre d’une action globale, comme les états généraux l’avaient recommandé, est une bonne chose. Mais il ne faudrait pas que, dans la communication et l’action du gouvernement, le traitement de la violence écrase toutes les autres questions et entraîne précipitation et amalgames dont l’éducation prioritaire souffrirait", s'est inquiété, dès le 15 mai, l'Observatoire des zones prioritaires. "Pour que le programme Clair n'ajoute pas une strate au millefeuille des dispositifs existants, a estimé l'observatoire, [il faut que] les collèges retenus fassent partie des réseaux ambition réussite, afin que ce programme complète et enrichisse le dispositif d'éducation prioritaire et qu'il bénéficie à son tour de ses acquis : fonctionnement en réseau interdegrés, partenariat avec l'environnement, etc."


Catherine Ficat