Culture/Education - Education artistique et culturelle : le rapport Desplechin propose de renforcer la gouvernance territoriale
Le ministère de la Culture a rendu public le rapport du groupe de travail présidé par l'écrivain Marie Desplechin et consacré à l'éducation artistique et culturelle (EAC). Ce document, fruit d'une démarche de consultation de tous les acteurs concernés, s'inscrit dans le cadre de la réforme de l'EAC annoncée par Aurélie Filippetti dès sa prise de fonction et pilotée par les ministères de la Culture et de l'Education nationale (voir nos articles ci-contre).
Compte tenu du caractère accéléré de la démarche, les auteurs du rapport reconnaissent que "sur un certain nombre de sujets, il pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses". Les domaines concernés par cet entre-deux ne sont pas minces, puisqu'il s'agit notamment de la définition du champ de l'action artistique et culturelle - "aujourd'hui largement structuré par les grandes disciplines artistiques et qui pourrait s'enrichir de l'apport des nouvelles pratiques culturelles de jeunes" - ou de l'impact du développement du numérique.
Il reste cependant que d'autres domaines ont pu bénéficier d'un traitement plus approfondi. Le rapport Desplechin formule ainsi 26 propositions. Les collectivités retiendront plus particulièrement celles relatives à la gouvernance territoriale de l'EAC. Le groupe de travail recommande ainsi de "faire confiance à l'intelligence des territoires et non pas d'inventer un mode de gouvernance par le haut, qui serait d'ailleurs peu crédible". En pratique, le rapport préconise de mettre en place des comités de pilotage "associant les services de l'Etat et les collectivités territoriales, pour engager le travail de coordination des initiatives en matière de définition des zones et publics prioritaires, de développement des ressources mutualisées et des formations". De même, le rapport suggère d'engager la préparation des contrats territoriaux relatifs aux territoires prioritaires (milieu rural et quartiers). Il définit, pour cela, un certain nombre d'éléments qui mériteraient d'être décrits dans ces contrats : les objectifs, les actions à mettre en œuvre, le ou les parcours types, les organismes relevant du temps hors scolaire engagés dans la démarche, le mode de pilotage opérationnel...
Parmi les autres propositions du rapport, on retiendra notamment la définition d'un mode de reconnaissance et de valorisation des initiatives des enseignants, l'engagement d'un dialogue avec les régions "pour apprécier les possibilités de contribution des programmes de formation professionnelle à la formation des acteurs de l'éducation artistique et culturelle", ou encore l'accroissement des "espaces de liberté de propositions et de réalisations de projets par les lycéens".