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Culture - Quel bilan pour l'éducation artistique et culturelle ?

Dans une question écrite, Jean-Jacques Lozach, sénateur de la Creuse, s'interroge sur l'avancement du plan de développement de l'éducation artistique et culturelle. Mise en place à la rentrée 2007 dans les établissements situés en zone d'éducation prioritaire, puis étendue à tous les collèges à compter de janvier 2008 (voir notre article ci-contre du 31 janvier 2008), l'éducation artistique et culturelle a été érigée au rang de priorité nationale par le chef de l'Etat. Mais sa mise en place est restée relativement discrète. Le sénateur de la Creuse souhaite donc savoir ce qu'il en est, quatre ans après, dans son département.

Des actions de terrain

La réponse du ministère de l'Education nationale apporte des précisions intéressantes. Si la Creuse n'est pas nécessairement représentative de tous les départements, les chiffres détaillés fournis par la réponse ministérielle sont représentatifs de la réalité et de la diversité des actions mises en oeuvre dans le cadre du plan. Ainsi, plus de 300 heures supplémentaires effectives (HSE) ont été consacrées, durant l'année scolaire 2009-2010 dans la Creuse, à la pratique artistique et culturelle dans les écoles élémentaires de l'éducation prioritaire au sein de l'accompagnement éducatif. Dans le second degré, l'accompagnement éducatif comporte une forte dimension culturelle, puisque celle-ci représente environ 1.300 HSE, soit près du tiers des actions menées à ce titre. Par ailleurs, l'académie a consacré plus de 70.000 euros au soutien des établissements scolaires pour la mise en oeuvre de leurs projets culturels. De plus, deux pôles de ressources académiques pour l'éducation artistique et culturelle ont été mis sur pied à la rentrée 2009 et l'académie prévoit de proposer, en 2010-2011, 29 stages portant sur l'éducation artistique et culturelle aux professeurs des écoles, dans le cadre d'un plan départemental de formation. Il faut ajouter à ces chiffres l'intervention de chargés de mission qui se voient confier des secteurs spécifiques en matière de supports à l'éducation artistique et culturelle. Ainsi, 54 HSE sont consacrées aux archives départementales de la Creuse, 36 au musée de la Sénatorerie de Guéret et 48 aux chorales de la Creuse. S'y ajoutent les référents académiques théâtre (108 HSE), cinéma et audiovisuel (108 HSE), musique (108 HSE), chant choral (72 HSE), arts du cirque (54 HSE) et arts et paysages (108 HSE). Enfin, la réponse ministérielle indique que "l'enseignement d'histoire des arts fait l'objet d'une attention toute particulière : un séminaire académique a réuni plus de 100 enseignants sur ce thème et huit stages spécifiques seront proposés en 2010-2011 dans le cadre des plans académiques de formation". En outre, la contractualisation incite les établissements à élaborer des projets intégrant cette dimension, avec pour objectif "d'ancrer l'histoire des arts selon une perspective interdisciplinaire forte".
Au final, dans un département qui est le second territoire français le moins peuplé après la Lozère (124.000 habitants), la réponse fait état d'un total de 2.300 HSE consacrées à la mise en oeuvre directe de l'éducation artistique et culturelle (hors actions de formation) et d'une enveloppe de crédits dédiés de 115.500 euros (idem). Seul bémol à ce bilan, la réponse ne dit rien de l'éventuel apport des collectivités territoriales dans la mise en oeuvre de l'éducation artistique et culturelle.

Jean-Noël Escudié / PCA

Référence : Sénat, question écrite de Jean-Jacques Lozach, sénateur de la Creuse, et réponse du ministère de l'Education nationale (JOAN du 14 avril 2011).

 

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