Tourisme / Economie - Echappée belle pour le tourisme à vélo
La direction générale des entreprises (DGE) publie le "Baromètre 2015 du tourisme à vélo en France". En dépit de son intitulé, ce document - qui constitue une première - porte principalement sur l'année 2014. Il n'en apporte pas moins de nombreuses informations sur un secteur d'activité touristique en pleine expansion et dont le développement présente, en outre, l'avantage de ne nécessiter que des investissements limités.
La France deuxième destination mondiale du tourisme à vélo
Selon la DGE, le tourisme à vélo constitue "une filière économique en plein essor", dans la mesure où "son développement correspond à une évolution profonde des pratiques touristiques vers plus de bien-être, d'attention portée à l'environnement, aux choix de consommation et au partage".
En termes concurrentiels, la France est, derrière l'Allemagne, la seconde destination mondiale pour le tourisme à vélo et les étrangers représenteraient environ 25% des touristes ayant recours à ce mode de découverte. Au total, le tourisme à vélo a engendré environ 9,2 millions de séjours en 2014 - contre 8,5 millions en 2013 - et un chiffre d'affaires global de l'ordre de deux milliards d'euros.
Signe du dynamisme du secteur : le nombre de séjours avec pratique du vélo a progressé de 8,3% en 2014, alors que le nombre total de séjours progressait seulement de 0,9%. De leur côté, les itinéraires dédiés au vélo - véloroutes et voies vertes - se sont accrus de 12% en 2014. En 2015, 625 kilomètres de véloroutes et de voies vertes supplémentaires ont été mis en service, après 590 kilomètres en 2014, portant le total du réseau à près de 12.700 kilomètres. A l'achèvement du schéma national des véloroutes et voies vertes, le réseau d'itinéraires devrait atteindre 21.000 kilomètres. Autrement dit, il est aujourd'hui réalisé à 58%.
Décollage tous azimuts
L'amélioration de l'offre ne se limite toutefois pas à aligner les kilomètres supplémentaires. Elle englobe également une forte dimension de diversification et d'amélioration qualitative. Le nombre de prestataires titulaires de la marque nationale "accueil vélo" est ainsi en hausse continue. A la fin du mois de février 2016, la France comptait 2.147 prestataires labellisés : hébergeurs (71% du total), offices de tourisme, loueurs de vélos, sites de visite... Seul point faible de la marque "accueil vélo" : bien que la marque soit présente dans 57 départements, ses bénéficiaires sont géographiquement très concentrés, puisque 57% d'entre eux se situent sur La Loire à vélo et la Vélodyssée.
Le tourisme à vélo décolle aussi chez les tour-opérateurs, puisque 298 d'entre eux ont inscrit au moins une activité de ce type à leur catalogue. On pourrait aussi multiplier les éléments qui témoignent du succès croissant du vélotourisme : évolution des ventes de vélos, hausse du nombre de sites internet spécialisés, multiplication des guides dédiés chez les éditeurs, augmentation des requêtes dans les moteurs de recherche...
Jusqu'à 27.900 euros de retombées économiques par kilomètre et par an
Enfin, en termes de retombées économiques, la DGE évalue à 27.900 euros par kilomètre et par an les retombées économiques pour l'itinéraire de la Loire à vélo. Les chiffres sont de 24.000 euros pour l'Alsace (EV5 et EV15), de 23.000 euros pour le Tour de Bourgogne et de 16.700 euros pour les itinéraires de Bretagne. Les dépenses des touristes par jour et par personne vont de 65 à 105 euros, l'Alsace étant très nettement en tête du fait de la clientèle allemande.
Devant une forme de tourisme aussi dynamique - même si elle reste encore assez marginale au regard de l'ensemble de l'activité touristique -, on peut être tenté d'y voir une sorte de recette miracle. Il faut toutefois être conscient que l'activité - qui apprécie le terrain plat (il s'agit de tourisme et non pas de sport) - reste très concentrée dans certaines régions. Le littoral représente ainsi plus de 40% de l'activité et les cinq destinations françaises les plus programmées, en nombre de tour-opérateurs et de circuits, sont le Val de Loire, la Provence, la Bourgogne, la Dordogne et l'Alsace.