Fonction publique territoriale - Directeurs généraux des services : le bilan des mobilités intervenues après les élections de 2014-2015
De nombreux directeurs généraux des services (DGS) ont changé de fonctions suite aux élections locales de la période 2014-2015, selon une étude du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Ceux des villes de plus de 40.000 habitants ont été 53% à quitter leur poste à la suite des élections municipales de mars 2014. Un an après, les élections départementales ont sonné le coup d'envoi d'un vaste renouvellement des DGS en poste dans les départements, puisque 46% d'entre eux ont connu une mobilité. A la tête des services des régions, beaucoup de visages ont aussi changé à la suite des élections de décembre 2015 et ils sont moins nombreux du fait des fusions.
Sur les 209 DGS des villes de plus de 40.000 habitants recensées par le CNFPT, 110 (soit 53%) ont quitté leurs fonctions suite aux élections. 21 ont fait valoir leurs droits à la retraite et 89 ont effectué une mobilité. Parmi eux, un certain nombre ont profité du "mercato" pour changer de collectivité. Mais la majorité a subi les effets d'une alternance politique. Il y a deux ans, 56% des maires sortants ont été réélus, tandis que dans 44% des villes un nouvel exécutif a été élu, rappelle le CNFPT.
A l'inverse, 99 DGS sont restés en fonctions dans la même ville. Parmi eux, 75 ont poursuivi avec le même maire et 13 ont vécu une alternance politique (mais dans 11 cas, le nouveau maire est de la même tendance que le précédent).
Comme pour leurs collègues des villes, le sort des DGS des départements a largement dépendu de la réélection ou non de l'exécutif aux élections de mars 2015 et à l'occasion du "troisième tour" qui a suivi. 47 DGS ont changé de poste après ces échéances: 10 ont fait valoir leurs droits à la retraite et 37 ont quitté leurs fonctions. En revanche, 52 DGS ont été maintenus dans leurs fonctions, dont 8 malgré un changement de majorité.
Neuf DGS sur dix sont des hommes
Lorsque la collectivité a souhaité se séparer du DGS ou d'un ou plusieurs directeurs adjoints (DGA), elle a été obligée de recourir à la procédure de décharge de fonctions, qui protège les agents concernés. Au final, le CNFPT a été informé de 51 décharges de fonctions concernant des emplois de direction des villes et de 27 pour des emplois de direction des départements (pour les régions, le chiffre ne sera connu que dans quelques mois).
L'étude du CNFPT révèle par ailleurs que la fonction est archi-dominée par les hommes: quelle que soit la catégorie de collectivité, neuf fois sur dix le DGS est un homme. Si l'on s'intéresse cette fois au statut des intéressés, on s'aperçoit que les administrateurs territoriaux sont de loin les plus nombreux à occuper les fonctions de DGS dans les villes de plus de 40.000 habitants (56%) et dans les départements (45%). Dans les régions, les administrateurs territoriaux ne sont que 4 parmi les 17 DGS (contre 11 sur 26 avant les élections de décembre 2015 et les fusions).
Dans un communiqué, l'association des administrateurs territoriaux de France parlait, le 23 mars dernier, d'un "recul indéniable". Une partie des élus "ne nous connaît pas du tout et va se tourner vers des hauts fonctionnaires d'Etat voire des contractuels quand il s'agira de recruter", regrettait le président de l'association, Fabien Tastet. Ce dernier constatait toutefois que les administrateurs territoriaux sont de plus en plus nombreux à occuper des fonctions de cadre supérieur au sein de l'Etat, que ce soit dans la préfectorale, les inspections ou les cabinets ministériels.