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Des nouvelles du contrat de réciprocité Toulouse Métropole-Pays Portes de Gascogne

Après huit mois de mise en œuvre, le contrat de réciprocité conclu entre Toulouse Métropole et le pôle d'équilibre territorial et rural (PETR) Pays Portes de Gascogne a donné lieu à quelques premières actions, comme la signature d'un projet alimentaire territorial. Il a aussi et surtout permis aux territoires ruraux d'être mieux pris en compte par la métropole.

Signé en juin 2017, le contrat de réciprocité entre Toulouse métropole et le Pays Portes de Gascogne poursuit son bonhomme de chemin. Sur les sept thématiques arrêtée au départ, trois sont en phase de développement.

et le Les pays et pôles d'équilibre territoriaux et ruraux (PETR) étaient réunis le 19 mars 2018 pour une journée rencontre autour de la mutualisation. L'occasion de faire le point sur l'avancée des contrats de réciprocité ville-campagne lancés en 2014 pour favoriser les échanges entre les métropoles et leur environnement proche, plus particulièrement sur le contrat conclu en juin 2017 entre Toulouse Métropole et le PETR Pays Portes de Gascogne. Son objectif, visant à instaurer une coopération particulière entre l'urbain et le rural, repose sur sept thématiques identifiées ensemble, dont trois sont déjà en phase de développement. Le contrat a ainsi permis la signature d'un "projet alimentaire territorial" (PAT). Il doit permettre au PETR d'approvisionner en produits de qualité le territoire de Toulouse Métropole. L'enjeu est de taille : plus de 80.000 repas sont servis dans les écoles chaque jour. "Cela nous permet d'avoir une quantité suffisamment importante pour développer des processus de valorisation de nos filières", explique à Localtis Olivier Boucherie, directeur du PETR Pays Portes de Gascogne. Et le premier acte fort de la collaboration des deux territoires se tiendra début avril 2018, avec la visite de Toulouse Métropole au marché d'intérêt national (MIN) Toulouse Occitanie pour rencontrer des producteurs et les inciter à leur vendre leurs produits.
Autre thème de travail en commun : le coworking pour permettre aux salariés qui travaillent à Toulouse mais qui habitent dans le territoire des Portes de Gascogne de télétravailler. "Nous identifions tous les tiers-lieux et décidons d'en développer certains dans cet objectif, précise Olivier Boucherie, l'idée étant de proposer à ces salariés, un, deux ou trois jours de télétravail sur notre territoire." Et le troisième thème en cours de déploiement concerne le tourisme. L'objectif est de pousser les Toulousains à privilégier le territoire des Portes de Gascogne quand ils décident de s'aérer ou de partir en week-end. Une stratégie de communication touristique entre les deux territoires, incluant la mise en place d'un Guide du Routard, est en cours d'élaboration. Les deux parties doivent se rencontrer prochainement pour passer à la phase opérationnelle. Le développement économique, le foncier, la culture scientifique, la mobilité font aussi partie des axes de coopération entre les deux territoires. "Cela se passe très bien, je suis même très agréablement surpris", assure Olivier Boucherie, qui signale juste un bémol, le manque de moyens humains. "Si nous avions une personne dédiée au contrat, nous irions plus vite, car nous sommes six seulement dans le pays", souligne-t-il.

Un rééquilibrage des postures

Au-delà de la coopération, le gain du contrat réside selon lui dans un rééquilibrage des postures. "Jusqu'à présent, nous n'avions aucun contact avec Toulouse Métropole, explique Olivier Boucherie, maintenant nous réfléchissons ensemble, nous nous contactons très régulièrement ; il y a une vraie prise en compte et une vraie motivation de la part de la métropole". Le poids des deux territoires n'est pourtant pas le même : 700.000 habitants d'un côté pour Toulouse Métropole, 70.000 pour le PETR. Mais "toute la population est concernée par nos thématiques, détaille le directeur du PETR, le seul sujet que nous ne travaillons pas ensemble concerne les services au public, maisons de l'enfance, crèches, maisons de santé, car cela concerne chacun des territoires et la problématique n'est pas commune". Et à la question de l'évolution du contrat vers un "contrat de coopération métropolitaine" (CCM)", l'homme est confiant. "Peu importe le nom, signale-t-il, le sujet est le même !" En effet, le pacte Etat-métropoles signé le 6 juillet 2017, doté de 150 millions d'euros via le Fonds de soutien à l'investissement local (Fsil) est décliné en "pactes métropolitains d'innovation" avec les 15 métropoles concernées. Chacun de ces pactes comporte un volet territorial pour renforcer les relations entre la métropole et ses alentours. Pour Toulouse, le contrat de réciprocité initié fait office de volet territorial. Et dans ce cadre la métropole bénéficie de 500.000 euros de la part de l'Etat.
Un bilan à mi-parcours du contrat de réciprocité Toulouse/Portes de Gascogne est prévu en septembre 2018, avant un point global d'ici trois à cinq ans, le temps que tous les projets soient mis en place.

 

Pays/PETR : des difficultés financières sur Leader en passe de se terminer, et une meilleure écoute du gouvernement
"Les choses sont en train de se résoudre". D'après Michaël Restier, directeur de l'Association nationale des pôles territoriaux et des pays (ANPP), qui organisait une journée rencontres le 19 mars 2018 autour de la mutualisation, les difficultés rencontrées sur le programme Leader sont en train de s'amenuiser. Il y a quelques mois encore, quatre ans après le lancement de la programmation 2014-2020, les pays n'avaient toujours pas reçu les crédits qui leur étaient destinés, une enveloppe de 687 millions d'euros (soit 5% du programme Feader-Fonds européen agricole pour le développement rural). Mais, s'il y a une région, la Champagne-Ardenne, où c'est encore problématique, "d'ici quelques semaines ou mois, tout sera totalement lissé", assure Michaël Restier. Et, a priori, les retards n'auront pas engendré de suppressions de projets.
Même chose pour le temps d'adaptation à la nouvelle carte territoriale. Si certaines fusions de régions ont logiquement entrainé des ralentissements, cela se passe plutôt bien et "il y a le plus souvent, comme dans le Grand Est ou en Occitanie, un gros travail de concertation, détaille Michael Restier, après, cela dépend des politiques régionales retenues, comme notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, où c'est absolument déplorable, car il y a une volonté de casser le développement local".
Globalement, l'ANPP se sent aussi plutôt écoutée par le nouveau gouvernement. "Nous avons une écoute bienveillante, mais il faut voir si cela se traduit en actes", précise le directeur de l'ANPP, qui salue aussi la concertation en cours dans le cadre de la Conférence nationale des territoires. "Là aussi, nous attendons de voir, mais il y a déjà une prise en considération de la ruralité, qui était assimilée à un gros mot auparavant". Pourtant, les 300 territoires de projet que compte la France représentent 75% du territoire français et 45% de la population française.

 

 

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