Des annonces dans la lutte contre les narcotrafics le 8 novembre, le Beauvau de la sécurité civile relancé le 25 novembre
Interrogé ce 31 octobre sur France 2, le ministre chargé de la sécurité du quotidien a invité les maires à "s’investir pour harceler les points de deals" et annoncé que les ministres de l’Intérieur et de la Justice présenteront des mesures pour lutter contre les narcotrafics, à Marseille le 8 novembre prochain. Il a également indiqué que le Beauvau de la sécurité civile sera relancé le 25 novembre, en Normandie. Et confirmé son souhait d’une loi "boîte à outils" permettant aux maires qui le souhaitent d’élargir les missions de leurs polices municipales.
Après celle du Beauvau des polices municipales, prévue en décembre (voir notre article du 17 octobre), le ministre chargé de la sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, a confirmé, ce 31 octobre, sur France 2, la relance du Beauvau de la sécurité civile. Avec une date et un lieu, cette fois : "Le lundi 25 novembre prochain, en Normandie." "Nous nous réunirons avec l'ensemble des professionnels qui interviennent sur la sécurité civile pour repenser ce modèle, et repenser également son financement (…). On doit tout remettre à plat, refonder ce système pour qu’il reparte pour une trentaine d’années", a-t-il indiqué. Non sans avoir préalablement souligné que si "notre modèle de sécurité civile est reconnu à travers l’Europe et même le monde (…), les choses ont beaucoup évolué". Et d’évoquer le réchauffement climatique, le vieillissement de la population ou encore les missions ambulancières, "parce qu’il y a une pénurie pour l’accès aux soins".
Un Beauvau dont, à dire vrai, les travaux n’ont, "en coulisses", jamais cessé, "l’équipe projet" mise en œuvre dans ce cadre ayant continué d’œuvrer, comme nous l’a confirmé la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. Le tout avec l’objectif "d’aboutir à un texte à la fin du premier semestre 2025", comme l’a indiqué le Premier ministre lors du dernier congrès national des sapeurs-pompiers de France (voir notre article du 30 septembre).
Une loi "boîte à outils" pour les polices municipales
Le ministre a également confirmé à cette occasion son souhait d’une nouvelle loi relative aux polices municipales (voir notre article du 26 septembre), là encore rendue selon lui nécessaire par l’évolution de la situation : "Le constat est simple : la dernière loi qui structure l'action des polices municipales est de 1999. Entre temps, les polices municipales ont été multipliées quasiment par 3, avec juste sur ces dix dernières années, une augmentation de 40% des effectifs. Et 10.000 postes non pourvus aujourd'hui. Cela veut dire que nous n'avons plus du tout à faire à la même police municipale. Elle incarne véritablement une troisième force [de sécurité]. Pour autant, leurs pouvoirs n'ont pas augmenté. [Les policiers municipaux] doivent continuer d'exercer ces fonctions de proximité et de tranquillité ; mais quand ils travaillent la nuit, ce qui est régulièrement le cas, ils ne peuvent pas ouvrir un coffre, ils ne peuvent pas contrôler une identité, ils ne peuvent pas utiliser un drone, ils ne peuvent pas accéder à un hall d'immeuble… Ce sont des missions qui dorénavant devraient pouvoir être exercées, si les maires le souhaitent – parce que les choses sont très claires, les employeurs des polices municipales, ce sont les maires – on mettra à leur disposition une boîte à outils à laquelle ils pourront recourir."
Lutte contre les narcotrafics : ne pas se contenter des opérations "place nette"
Par ailleurs interrogé sur un article du Figaro du jour faisant état de "maires démunis face au narcotrafic" (voir notre article du 29 février), le ministre a d’abord invité ces derniers à s’investir "à chaque fois qu'ils le peuvent – vidéoprotection, police municipale – pour harceler les points de deal", avant d’assurer que l'État allait "assumer ses responsabilités". Et de dévoiler que les ministres de l’intérieur et de la justice seront à Marseille, le 8 novembre prochain, "pour annoncer un certain nombre de mesures fondées notamment sur le rapport sénatorial [le rapport Durain-Blanc, voir notre article du 14 mai] qui dit : un, il faut mesurer l'ampleur considérable du narcotrafic et arrêter de se voiler la face ; deux, il faut un parquet spécialisé, à l'exemple de ce qui se fait aux États-Unis pour qu'on tape beaucoup plus fort sur ce qui structure le narcotrafic ; trois, il faut que l'on arrête de se contenter de faire des opérations ‘place nette’ [voir notre article du 17 avril], qui ont le bénéfice de dégager l'espace, mais qui en réalité permettent une réinstallation, une mise en concurrence des réseaux de narcotrafiquants. On doit aller beaucoup plus fort, beaucoup plus loin". Nicolas Daragon a ainsi confirmé les orientations du ministre de l’intérieur (voir notre article du 25 octobre). Notons que face à cette "montée du trafic de drogue partout sur le territoire national" et à "l’installation de réseaux mafieux" sur lesquelles "l’association des maires de France (AMF) et son président, David Lisnard, alertent depuis des mois", cette dernière a décidé de dédier une "séquence spéciale" au trafic de drogue lors du prochain congrès des maires (le 20 novembre, à 9h30).