Tourisme / Habitat - Demi-concession d'Airbnb et demi-victoire de Paris et des grandes villes touristiques
Dans la lutte qui oppose les grandes villes touristiques - à commencer par Paris, première destination mondiale - aux plateformes d'intermédiation touristiques, les premières viennent de remporter une demi-victoire. Airbnb vient en effet d'annoncer son intention d'aider à la limitation de la location saisonnière de logements entiers à 120 jours par an.
Un engagement géographiquement limité
Il s'agit d'une demi-victoire pour une triple raison. D'une part, la proposition d'Airbnb ne porte que sur les quatre premiers arrondissements parisiens (1er, 2e, 3e et 4e). Ceux-ci concentrent certes une forte demande d'hébergement touristique - notamment pour le quartier du Marais -, mais ils sont loin de représenter toute l'offre des plateformes sur la capitale. Toutefois, selon Ian Brossat, l'adjoint à la maire de Paris chargé du logement, dans les quatre premiers arrondissements, "un logement sur quatre ne sert plus à loger des Parisiens"...
D'autre part, la "concession" d'Airbnb - pour encourager un "tourisme responsable et durable" - ne fait que s'aligner sur la règle, qui limite précisément cette durée de location touristique à 120 jours. Enfin, Airbnb pourra sans difficulté contrôler qu'un même hôte ne dépasse pas 120 jours de location sur sa plateforme, mais ne pourra s'assurer que le même logement n'est pas mis en ligne sur d'autres plateformes fonctionnant sur le même principe... D'où l'importance de l'obligation déclarative qui pèse désormais sur les propriétaires mettant leur logement en location sur ces plateformes (voir notre article ci-dessous du 2 mai 2017).
Paris veut aller plus loin
La ville de Paris, qui a pris la tête de la campagne pour lutter contre les abus des plateformes d'intermédiation touristique, ne compte de toute façon pas en rester là. S'appuyant sur le récent rapport de l'Adil (voir notre article ci-dessous du 18 octobre 2017), Paris entend s'associer à d'autres grandes villes - françaises et étrangères - pour amplifier la campagne. Le premier objectif visé est de faire passer la durée maximale de location touristique de 120 jours par an à 90 jours, voir à 60 jours.
La décision en la matière incombe à l'Etat mais, lors de sa session du 26 septembre, le conseil de Paris a voté, à l'unanimité, un vœu demandant que soit "significativement baissé" le nombre maximal de nuitées autorisées pour les locations de meublés touristiques.