Environnement - Déchets d'équipements électriques et électroniques : 2 000 points de collecte opérationnels
A la veille du premier anniversaire du démarrage du dispositif national de collecte et de valorisation des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet et Michel Bourgain, vice-président de l'Association des maires de France (AMF) à la tête de la commission de suivi DEEE, ont dressé le bilan de cette filière basée sur le principe de responsabilité élargie des producteurs (REP).
Ils ont tenu à féliciter l'ensemble de ses acteurs dont font partie au premier plan les collectivités. Alors que la hausse rapide du taux de collecte mensuelle a porté celui-ci à 3,4 kg/an/habitant au mois d'août, avec des résultats encore supérieurs attendus pour octobre, ils ont rappelé qu'une telle progression, au regard de l'objectif de 4 kg/an/habitant fixé par la directive européenne, n'aurait pu être atteint sans l'aménagement de 2.000 points de collecte dans les déchetteries de plus de 530 collectivités françaises.
"Soit 38 millions d'habitants desservis via ce seul dispositif de contractualisation des collectivités avec les éco-organismes agréés", a précisé Daniel Beguin, directeur déchets et sols de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Principal éco-organisme de la filière, Eco-Systèmes, qui collecte l'éco-particpation de 72% des mises sur le marché, revendiquait en septembre 13 millions d'habitants sous contrat pour 290 déchetteries collectées. Son objectif est de capter les flux de près de la moitié des collectivités en desservant ainsi 29 millions d'habitants. Depuis qu'il s'est partagé le territoire avec les trois autres éco-organisme en un réflexe de morcellement relativement critiqué, le flux mensuel de contractualisation des collectivités avec l'organisme coordonnateur OCAD3E, notamment chargé de les indemniser, est resté soutenu tout au long de l'année. Un rythme qui laisse l'Ademe "espérer que plus de 8 habitants sur 10 résideront fin 2008 dans une commune sous contrat avec l'Ocadeee et que la totalité de la population pourrait être desservie fin 2009".
Reste à régler trois points noirs qui ont assombri le tableau durant cette année de montée en puissance de la filière. "D'abord des problèmes de délais de signature et de rétribution des collectivités", a pointé Nathalie Kosciusko-Morizet. Par exemple, en règlement de collectes effectuées au premier semestre, les premières collectivités clientes d'Eco-Systèmes à avoir été réglées ne l'ont été qu'en juillet. Depuis, les retards se sont tassés et les rapports entre OCAD3E et les collectivités se sont améliorés. Mais charge à elles de veiller au grain et de réclamer leur dû tout en se calant au mieux sur un rythme trimestriel de collecte, en vue d'homogénéiser la totalité des soutiens qui peuvent leur être accordés. "Avec l'envolée des cours des métaux se posent également des problèmes de vandalisme dans les déchetteries et de sécurité des agents qui les surveillent", a poursuivi la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "En collecte en porte à porte, on retrouve de plus en plus souvent des produits désossés sur le trottoir", a ajouté Michel Bourgain. Autre bémol, la collecte de produits électriques et électroniques vendus à distance au-delà des frontières françaises fait l'objet d'une recherche de compromis au niveau communautaire. Enfin, l'effort de communication à destination du grand public et l'incitation des producteurs à miser sur l'éco-conception devraient s'accroître dans les prochains mois.
Morgan Boëdec /Victoires Editions