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Personnes âgées - De plus en plus de régions se lancent dans la Silver économie

Neuf régions étaient présentes au premier comité national des Silver régions, réuni à Paris le 7 décembre.

La Silver économie "doit accompagner un boom démographique extrêmement important qui va encore s'accentuer. Entre 2050 et 2060, un tiers de la population aura plus de 65 ans", a affirmé Pascale Boistard, le 7 décembre, en clôture du premier comité national des Silver régions, organisé par l'association France Silver Eco (FSE) qui fédère les acteurs publics et privés du secteur. A cette occasion, la secrétaire d'Etat chargée des personnes âgées et de l'autonomie a annoncé qu'elle présenterait "d'ici quelques jours", avec son homologue à l'Industrie, Christophe Sirugue, une "feuille de route" afin de donner un nouveau souffle à cette politique nationale lancée en 2013 avec la signature d'un "contrat de filière", peu suivi d'effets, et surtout ancrer son développement dans les territoires. Responsables de la formation et du développement économique, "les régions ont la compétence en adéquation avec ce projet", a-t-elle insisté.

Acte II de la Silver économie

Cet "Acte II de la Silver économie" sera lancé le 12 décembre, a précisé à la presse Luc Broussy, le président de FSE. Il sera l'occasion de charger officiellement FSE d'animer le réseau des "Silver régions", rôle qui lui avait déjà été confié en juin dernier.
L'idée de ces "Silver régions" avait été avancée par l'ancienne ministre déléguée aux personnes âgées Michèle Delaunay avant qu'elle ne quitte ses fonctions en 2014. Mais par la suite, aucun cahier des charges ni label n'a vu le jour. Ce qui fait que les régions ont déployé leur propre politique - parfois même avant le contrat de filière comme en Normandie - sans se coordonner. Quatre régions - Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Normandie, Hauts-de-France – l'ont même inscrite dans leur organigramme en désignant par exemple un vice-président chargé spécifiquement du secteur. Nombre d'entre elles en ont fait une priorité de leur contrat de plan ou de leur schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII), a assuré Luc Broussy. "Si ce n'est pas le président lui-même qui en fait sa priorité, c'est un peu difficile", a-t-il ajouté.

Marchés publics

Cette première rencontre à laquelle pas moins de neuf régions étaient présentes (Bourgogne-France-Comté, Bretagne, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Paca et Pays de la Loire) a donc été l'occasion pour elles d'échanger sur leurs pratiques et d'avancer quelques propositions, en matière de formation des professionnels, de logement, de domotique... A défaut de cahier des charges, FSE souhaiterait coordonner leurs actions et inciter les retardataires à les rejoindre. La Bretagne, le Centre, Rhône-Alpes-Auvergne "n'ont pas fait grand-chose jusqu'à présent", concède Luc Broussy. Ce rôle d'animation, FSE veut l'étendre à tous les acteurs socio-économiques du secteur : pôles de compétitivité, clusters, CCI, gérontopôles, agences de développement économique…
FSE devrait également installer un "observatoire de la Silver économie", histoire de disposer d'éléments de comparaison, et faciliter les rencontres entre les professionnels et les acheteurs publics que sont les collectivités. "Les entreprises de ce secteur doivent avoir une visibilité beaucoup plus grande des marchés publics", a souligné Pascale Boistard, indiquant qu'elle allait confier une mission à l'Ugap (Union des groupements d'achats publics) sur le sujet.
Pascale Boistard a aussi annoncé qu'elle se rendrait en Nouvelle-Aquitaine, le 30 janvier, pour voir ce qui s'y fait. "Les débouchés économiques sont extrêmement sérieux", a-t-elle insisté, citant parmi les réalisations le premier "village Alzheimer" de France, installé dans les Landes, qui a reçu "un gros soutien de l'Etat". L'occasion pour Brigitte Mauroy, conseillère régionale des Hauts-de-France, de saisir la balle au bond pour convier l'ancinne députée de la Somme dans cette région qui lui est chère. Parmi les initiatives des Hauts-de-France : l'instauration d'un tarif de TER à deux euros pour les seniors afin qu'ils visitent leur région.

 

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